Référencement GEO (sur ChatGPT, Gemini, Perplexity…) : mode d’emploi

23 octobre 2025
Le nouveau défi des marketeurs ? Appaître dans les résultats de recherche des applications d’IA générative. Si des techniques fonctionnent à « court terme », elles pourraient heurter la marque à long terme. La consultante Myriam Jessier nous aide à comprendre la révolution du GEO («generative engine optimization»), dans la foulée de sa nouvelle formation GEO : SEO pour les LLMs (ChatGPT, Gemini, Perplexity, AI Overviews).
À très court terme, la tentation est incroyablement forte pour les entreprises de confier l’entièreté de la production de leur contenu à une IA. De lui demander de générer des textes en quelques secondes, pour une fraction du prix d’un vrai créateur de contenu. Myriam Jessier fait cependant cette mise en garde :
Pendant 18 ans, j’ai vu évoluer le SEO — et ce que nous vivons aujourd’hui rappelle un peu le Far West du référencement des années 2005. Certaines techniques “limites” fonctionnent temporairement, mais elles risquent de nuire à long terme à la confiance envers la marque. Les raccourcis de visibilité peuvent donner de bons résultats à court terme, mais ils entraînent souvent une érosion de la crédibilité. Les IA apprendront à reconnaître les approches artificielles (ancien pourriel, contenu généré à outrance, etc.) et à les pénaliser, » assure-t-elle.
Il est donc important de comprendre la bête. Surtout si on veut sortir dans ses résultats de recherche. Myriam note une première différence fondamentale :
La grande différence entre la recherche traditionnelle et celle opérée par les IA génératives, c’est la fluidité du langage. On n’a plus besoin de penser en mots-clés parfaits : il suffit de parler à la machine comme à un humain, en utilisant des phrases complètes et naturelles. »
La clarté plus cruciale
De l’autre côté de l’équation, l’IA générative ingère et interprète les contenus qu’elle parcourt sur la toile en tentant d’en dégager le sens général, plutôt qu’en triant l’information selon des mots-clés. Comme la technologie est nouvelle, il existe encore quelques accrocs dont il faut tenir compte dans la rédaction de notre contenu Web.
Contrairement à Google, les robots des IA génératives (ChatGPT, Claude, Gemini, etc.) lisent le web différemment. Ils sont souvent moins performants avec JavaScript, ce qui rend certaines informations invisibles. Résultat : la lisibilité, l’accessibilité et la clarté du contenu deviennent encore plus cruciales. »
Myriam Jessier recommande de structurer les pages avec des titres explicites, d’utiliser des phrases simples et sans ambiguïté, d’éviter le jargon marketing creux et de se limiter à de courtes phrases claires qui relient un sujet, un verbe et un objet.
Les phrases directes aident la machine à comprendre, tout en restant lisibles pour les humains. »
Elle insiste sur la la notion de cohérence et de sentiment lié à la marque.
Rester fidèle à sa marque n’a jamais été aussi important. Les IA comprennent les signaux de sentiment liés à une marque (positif, neutre, négatif), et ces signaux jouent un rôle croissant dans la visibilité. Le contenu multimédia est aussi stratégique. Les vidéos, notamment, permettent de transmettre de l’émotion, du contexte visuel, et une richesse que le texte seul n’offre pas. »
Structurer le farwest
De la même manière que l’on peut mesurer la performance du SEO traditionnel, des solutions apparaissent pour mesurer la portée du contenu dans les applications génératives.
Il est désormais possible de faire une veille SEO générative aussi structurée que pour le SEO traditionnel, confirme Myriam Jessier. Les outils émergent rapidement, notamment Semrush AIO, qui permet de suivre les performances des prompts et d’observer la visibilité sur différents modèles (connectés ou non au web). Mais mesurer la performance nécessite aussi de relier ces observations à des données réelles.
Semrush s’appuie sur des données de «clickstream» — les traces de navigation réelle des internautes — pour analyser non seulement où l’on ressort, mais aussi ce que les visiteurs font ensuite, explique-t-elle. Il est également possible, ajoute-t-elle, de suivre la provenance du trafic issu des moteurs génératifs en configurant un canal dédié dans Google Analytics 4. Cela permet de comparer la performance du trafic “recherche traditionnelle” et “recherche IA”.
Vers un futur du GEO… payant ?
Nous avons demandé à Myriam Jessier de prendre sa boule de cristal et de nous prédire comment les grandes plateformes allaient s’inspirer de Facebook pour éventuellement bloquer le contenu « organique » des entreprises pour développer le volet publicitaire.
Aujourd’hui, les stratégies GEO sont encore principalement organiques. Mais il est évident que la monétisation approche. ChatGPT, par exemple, propose déjà des intégrations shopping similaires à celles de Google Shopping. Les plateformes d’IA recrutent des profils spécialisés dans la publicité numérique, ce qui laisse penser que le GEO payant — avec mesure de performance et partage de données marketing — ne tardera pas à arriver. »
Découvrez la nouvelle formation de Myriam Jessier : GEO : SEO pour les LLMs (ChatGPT, Gemini, Perplexity, AI Overviews)
