« En contexte professionnel, le plus important n’est pas d’écrire pour faire beau, mais pour être compris » Reviewed by Kévin Deniau on . 5 novembre 2025 Et si une des clés pour augmenter la crédibilité et la productivité d'une organisation était... une rédaction plus efficace ? C'est en tout cas 5 novembre 2025 Et si une des clés pour augmenter la crédibilité et la productivité d'une organisation était... une rédaction plus efficace ? C'est en tout cas Rating: 0

« En contexte professionnel, le plus important n’est pas d’écrire pour faire beau, mais pour être compris »

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5 novembre 2025

Et si une des clés pour augmenter la crédibilité et la productivité d’une organisation était… une rédaction plus efficace ? C’est en tout cas la conviction de la spécialiste en rédaction professionnelle Julie Therrien, qui dévoile une nouvelle formation sur le sujet. Entrevue.

Julie Therrien : La communication écrite occupe aujourd’hui une place centrale dans nos interactions professionnelles, que cela soit sur le Web ou dans nos communications internes entre collègues. Comme tout le monde reçoit beaucoup d’informations écrites au quotidien, l’enjeu est donc de réussir à rester concis et à  vulgariser ses idées afin de ne pas submerger ceux qui lisent les messages.

Ce n’est pas toujours facile, car pour plusieurs, il faut d’abord se défaire des codes rédactionnels rigides qu’on leur a inculqués à l’école pour réapprendre à écrire davantage « comme un humain Â». 

Certaines formules pompeuses, par exemple, qui ont été pendant longtemps associées au langage professionnel peuvent aujourd’hui être perçues comme «condescendantes.» 

Tu veux dire qu’on n’écrit plus aujourd’hui comme avant ?

Julie Therrien : Exactement. Les codes de rédaction ont beaucoup changé depuis qu’une grande partie de notre vie professionnelle se passe sur le web. On se retrouve bombardé de courriels, de textos, de notifications… Pour que le cerveau reste alerte au travail, le plus important n’est donc pas d’écrire pour faire beau, mais pour être compris facilement et rapidement.

Comment apprend-on à rédiger de manière efficace ?

Julie Therrien : Déjà, je tiens à rappeler que c’est à la portée de tout le monde. J’étais moi-même réviseure dans une maison d’édition auparavant, donc très rigide sur les questions de grammaire. Je pars de loin et pourtant j’ai réussi à m’adapter !

Je donne évidemment beaucoup d’astuces et de trucs concrets dans la formation mais, comme tout changement, cela ne se fait pas du jour au lendemain. C’est un apprentissage progressif qui, une fois maîtrisé, est très libérateur. 

Pourquoi ?

Julie Therrien : Car cela rend le quotidien beaucoup plus léger ! Naturellement, notre cerveau a envie de fluidité. Il n’a pas le goût de s’accrocher sur un mot ou de chercher l’information importante dans un long pavé de texte. Sur un site Web par exemple, si un utilisateur perd l’attention, il va juste s’en aller.

Quelles sont les erreurs courantes que tu vois fréquemment auprès des personnes que tu accompagnes ?

Julie Therrien : Je dirais que c’est le manque de recul par rapport au vocabulaire qu’on utilise et la peur de ne pas avoir l’air «professionnel». 

Un mot qui est super simple pour nous, parce qu’il fait partie de notre jargon professionnel quotidien, peut, en réalité, être un mot compliqué pour la majorité du public. Je me souviens d’une banque qui utilisait  « retour au sommaire Â» plutôt que « retour à l’accueil» sur son site web.

Sincèrement, je ne suis pas sûre que tout le monde comprenne cette expression. Même moi, qui suis spécialiste de la langue, j’ai eu une hésitation avant de cliquer.  Il est évident que les personnes qui ont rédigé cela n’ont pas pris conscience que ce mot n’était pas accessible au plus grand nombre. Ce type de micro détails font en une énorme différence.

L’essor de l’IA ne va-t-il pas détourner les professionnels de la rédaction étant donné que cette tâche pourrait être effectuée par ChatGPT par exemple ?

Julie Therrien : D’une part, pour bien maîtriser ChatGPT, il faut d’abord bien maîtriser la compétence qu’on lui demande. Sinon, cela peut devenir contre productif.

Ensuite, on commence à reconnaître de plus en plus facilement les textes générés par IA. Ils ne provoquent pas la même émotion et le même degré de mobilisation. Bien écrire, c’est beaucoup plus qu’une question de grammaire. On a besoin de sentir les humains qui sont derrière ce qui est écrit.


Découvrez la formation de Julie sur l’art de la rédaction efficace :

A propos de l'auteur

Journaliste numérique - Isarta Infos

Passionné par le marketing et les nouvelles technologies, Kévin a travaillé en tant que journaliste économique. Il a également été entrepreneur. Vous pouvez le contacter sur Twitter @kdeniau ou par courriel kevin.deniau@isarta.com

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