Comment fait vivre sa culture quand on est une entreprise industrielle ?
26 mai 2023
Dans ce nouvel épisode de Vecteur H, l’émission des RH diffusée en partenariat avec Isarta, Émilie Pelletier reçoit Odile Bonnefoy, spécialiste marketing et expérience employés chez Creaform. L’occasion de découvrir la forte culture de l’entreprise manufacturière.
Il n’est pas évident de faire vivre la culture d’une organisation dans un contexte manufacturier. Il n’est pas rare en effet de voir une grande séparation entre les employés qui travaillent dans les bureaux administratifs et ceux qui sont attitrés à la production. Un écart que souhaite gommer le plus possible Creaform, entreprise technologique québécoise de 700 personnes qui produit des scanners 3D et offre des services en ingénierie.
Nous avons une conviction de base : tout le monde est essentiel pour réaliser la mission de l’entreprise. Que cela soit les vendeurs ou les personnes chargées de la recherche et développement, on est tous des parties prenantes essentielles. Comme dans une symphonie », témoigne Odile Bonnefoy, responsable du marketing RH et de l’expérience employée chez Creaform depuis deux ans.
Pour elle, le maître-mot à la base de tout est la culture.
Quand j’accueille de nouveaux employés, je leur parle pendant deux heures, notamment des valeurs et des comportements associés », précise cette ancienne responsable des vente et du marketing.
Creaform compte en l’occurrence trois valeurs, définies par les fondateurs après discussion avec les employés et rediscutées fréquemment :
- L’innovation
- La détermination
- Et la passion
Ce sont des critères d’évaluation d’ailleurs lors des entrevues.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise valeur en soi, mais on regarde la compatibilité. On ne l’affiche pas clairement dans nos postes mais ce sont des choses que l’on regarde pour garder l’esprit de camaraderie », insiste-t-elle.
Pas une question de budget mais de comportement
Et comment réussir à régler la question de la distinction entre le monde des bureaux, généralement plus tourné vers l’individu, et celui de la production, où l’on parle plus d’équipe que d’individu ?
Le bien-être est vecteur de performance. Ainsi, la culture doit être vécue de la même façon, sur le plancher ou non, » assure Odile Bonnefoy.
Certes, il y a des différences inextricables, comme le télétravail. Mais quand les vendeurs ont un séminaire, les assembleurs ont leur journée des opérations. De la même façon, tout le monde doit manger à la même cafétéria. Parfois avec la présidente. Il est même interdit de manger à son bureau !
Selon la responsable du marketing RH, créer une culture est moins une affaire d’argent que d’inventivité. Elle cite par exemple un grand mur blanc sur lequel est inscrit « Nous sommes Créaform ». Quelques mois après l’arrivée d’un ou d’une salarié, la personne est invitée à signer ce mur et de mettre son nom de manière indélébile dans l’histoire de l’entreprise.
C’est un point d’ancrage fort, assez émouvant d’ailleurs, » constate-t-elle.
Le secret ? Avoir une hiérarchie aplanie où tout le monde a sa place dans l’assemblée et peut participer à la culture. Un exemple ? Des équipes ont convié l’ensemble de l’entreprise pour… la cérémonie d’enterrement d’un produit en fin de vie ! Tout le monde était habillé en noir, un des responsables s’est déguisé pour l’animer et, de manière humoristique, a rappelé à quel point il avait révolutionné l’industrie… mais également ses défauts.
Un cercueil a ensuite été porté sur les épaules des plus anciens opérateurs. Et il a été déposé dans un trou creusé la veille ! Une pierre tombale en bois indique encore aujourd’hui son emplacement. Un moment très fédérateur… où il n’a suffit que d’être imaginatif !
Odile Bonnefoy conclut par un point important : l’exemplarité.
Tout le monde est copropriétaire de la culture. Il faut être exemplaire dans le respect des valeurs de Creaform ».
Ainsi, il n’y a pas de place de stationnement attribuée aux personnes de la direction. De la même façon, on fait confiance aux équipes pour publier librement sur les réseaux sociaux. Résultat : un taux de roulement entre 14 % et 18 % dans les opérations, en dessous de la norme du secteur.
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