Difficile de rentabiliser un média social
À la fin des années 2000, alors que Facebook, Twitter et LinkedIn gagnaient rapidement en popularité, plusieurs ont tenté l’expérience de créer un média social.
13 novembre 2017
Différents modèles ont alors vu le jour. Certains proposaient des réseaux sociaux aux vocations différentes, alors que d’autres désiraient carrément remplacer les joueurs établis. Malheureusement, de nombreuses jeunes entreprises ont échoué à ce jeu. Même les plus grands, dont Google, n’y sont pas parvenus.
Si plusieurs n’ont pu s’imposer, quelques-uns ont réussi à le faire. C’est de cas de Snapchat, créé en 2011, qui a su rapidement charmer les jeunes. En 2014, la plateforme comptait 100 millions d’usagers mensuels. En 2016, elle atteignait le cap des 300 millions.
Promis à un bel avenir, Snapchat et sa compagnie mère Snap Inc. se lancent en Bourse au printemps 2017. Leur entrée à Wall Street est fracassante, la valeur de leur action augmentant de 50 % en un jour.
C’est peut-être là que s’arrête la belle histoire de Snapchat. Au début du mois de novembre, Snap Inc. divulguait une fois de plus des résultats financiers décevants. Au 3e trimestre de 2017, ses revenus ont augmenté de 62 %, mais ses pertes ont triplé pour s’élever à 443 millions de dollars. Les dépenses élevées de Snapchat s’expliquent en partie par les 200 millions de dollars versés à Alphabet pour son service Google Cloud, les 100 millions de dollars en ventes et marketing et les 240 millions en recherche et développement.
On s’inquiète aussi pour la croissance du nombre d’usagers de la plateforme, le nerf de la guerre pour une organisation qui tire la majeure partie de ses revenus de la publicité. Même si le nombre d’usagers actifs par jour a augmenté de 17 % par rapport à l’an dernier, ce résultat ne satisfait pas les analystes.
Après la divulgation de tous ces résultats, l’action de Snap Inc. a chuté de 15 % et une part des investisseurs semblent avoir perdu confiance aux chances de succès de celle-ci.
Une quête difficile
Parmi le top 15 des médias sociaux les plus populaires du monde, Snapchat n’est toutefois pas le seul à éprouver des difficultés. En 2013, Yahoo faisait l’acquisition de Tumblr, qui représente en 2017 le 9e média social le plus fréquenté en termes d’usagers actifs par jour. Malgré sa grande popularité, on peine à en tirer la rentabilité voulue, et Yahoo reconnaît que les 1,1 milliard de dollars payés pour son achat étaient une erreur.
Twitter constitue un autre exemple d’une plateforme qui, malgré son influence et sa popularité, accumule les pertes et les résultats décevants.
Est-ce donc impossible de rendre un réseau social profitable? Certainement pas si on regarde le cas de Facebook.
La situation où grande popularité ne rime pas avec grande rentabilité n’est pas propre aux réseaux sociaux. On retrouve ce genre de paradoxe dans d’autres secteurs en émergence, dont celui de la musique en continu et du sport électronique.
Comme c’est le cas dans ces secteurs, plusieurs entreprises qui exploitent des médias sociaux devront repenser leur produit ou encore leur modèle d’affaires d’une façon ou d’une autre si elles souhaitent survivre. Est-ce en offrant des services payants, des services complémentaires ou encore en créant des partenariats? Cela reste à voir.
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