La France, un des pays où le télétravail est le moins répandu au monde
23 août 2023
Alors que le télétravail s’est largement répandu durant la pandémie, de nombreux employeurs souhaitent mettre le holà sur cette pratique. Pour mieux comprendre le sujet, une récente étude a mené un vaste tour d’horizon en la matière dans le monde. Avec des résultats parfois surprenants !
Cette étude, publiée en juillet dernier, est le fruit de l’institut Ifo et de Econpol Europe. Elle porte sur un échantillon de plus 42 400 répondants ayant effectué des études supérieures, dans 34 pays.
Premier enseignement : il y a une différence notable entre les pays anglo-saxons et le reste du monde. Alors que le nombre de jours moyens déclarés en télétravail par semaine est de 0,9 sur l’ensemble du panel, l’Australie émerge à 1,3, Les États-Unis à 1,4, le Royaume-Uni à 1,5 et… le Canada arrive en première position mondiale à 1,7 jour par semaine !
En Europe, les chiffres ne dépassent pas un jour (Finlande, Allemagne et Pays-Bas). La France pointe à l’avant-dernière position à 0,6 et la Grèce ferme la marche à 0,5. Des niveaux comparables à l’Amérique latine (entre 0,9 et 1) tandis que l’Asie se caractérise par un moindre recours au télétravail (0,8 en Chine, 0,5 au Japon et 0,4 en Corée du sud).
Dans la globalité, ce sont ainsi 67 % des employés interrogés qui travaillent entièrement depuis le bureau de leur entreprise, 26 % qui bénéficient d’arrangements hybrides et enfin 8% qui sont constamment à leur domicile.
Les employés plus demandeurs de télétravail… que les employeurs
En segmentant les répondants, l’étude remarque que les employés aimeraient avoir en moyenne 2 jours par semaine de télétravail, avec des intérêts plus marqués en Amérique du nord et latine, même si les différences sont moins nettes entre pays sur cette question. À l’inverse, les employeurs n’envisagent en moyenne que 1,1 jour de télétravail par semaine dans un monde post-pandémie.
À l’instar d’Elon Musk (Tesla et Twitter devenu X), Jamie Dimon (JP Morgan) ou Sundar Pichai (Alphabet), de nombreux employeurs clament qu’il est temps de revenir au bureau désormais. Malgré tout, derrière ces exemples marquants, des chercheurs américains indiquent que d’ici dix à vingt ans, il pourrait y avoir 30 % à 40 % de jours travaillés depuis la maison. Ce qui n’est pas sans poser la question de l’avenir des bureaux à cet horizon.
Quels avantages à travailler du bureau ou de son domicile ?
Au-delà de cet aspect statistique dans le monde, un des enseignements majeurs de l’étude porte sur les bénéfices des différents lieux de travail.
Sans surprise, le fait de travailler depuis le bureau permet de plus socialiser avec ses collègues (62 %), de collaborer physiquement (54 %) ou de mettre une frontière plus claire entre le travail et sa vie personnelle (43 %).
D’un autre côté, l’avantage principal du télétravail est l’absence de déplacement (60 %), les économies en essence et en frais de repas générées (44 %) et enfin la flexibilité sur ses horaires de travail (42 %).
Les répondants mentionnent également la possibilité d’avoir des moments au calme (30 % alors que ce chiffre n’est que de 10 % au bureau) et… le fait d’avoir plus de temps pour voir sa sa famille et ses amis !
Nos résultats démontrent que, même après la pandémie, la majorité des travailleurs apprécient grandement la possibilité de travailler à domicile pendant une partie de leur semaine de travail, certains y accordant même une grande importance. Les réglementations qui augmentent les coûts du travail à domicile ou qui restreignent l’ensemble des options de télétravail limitent la capacité des marchés à satisfaire ces préférences, » conclut l’étude.
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