La rapide désaffection de Facebook chez la génération Z… au profit d’Instagram, Snapchat et TikTok
8 mars 2021
Le site d’orientation pour les jeunes, Diplomeo, vient de publier une enquête très instructive sur l’usage des réseaux sociaux chez les jeunes Français. En voici les faits saillants.
Cette étude a été menée auprès de 4 682 répondants âgés de 16 à 25 ans, entre décembre 2020 et janvier 2021. Les données sont donc très récentes et plutôt significatives.
La désaffection éclair de Facebook
Le constat principal qui saute aux yeux ? L’usage de Facebook est en chute libre ! Le phénomène n’est certes pas nouveau, mais il s’aggrave pour le firme de Mark Zuckerberg.
En 2017, la quasi totalité (93 %) des répondants utilisaient Facebook, ce qui en faisait le réseau social numéro 1 de cette génération. Quatre ans plus tard, ils ne sont plus que 54 % ! Dans le coeur (et la poche) des 16-25 ans, on retrouve désormais Instagram (82 %) – propriété du groupe Facebook malgré tout – puis Snapchat (74 %).
Snapchat | TikTok | ||||||
Total fin 2017 | 64% | 82% | 93% | 53% | – | 32% | 44% |
Total fin 2018 | 73% | 73% | 67% | 33% | 4% | 18% | 22% |
Total fin 2019 | 81% | 74% | 61% | 33% | 10% | 17% | 23% |
Total cette année | 82% | 74% | 54% | 39% | 38% | 23% | 22% |
Source : Diplomeo (Le réseau de la dernière colonne est Linkedin)
Notons qu’à l’échelle mondiale, comme le souligne InfroBref, l’érosion de sa base d’utilisateurs chez les plus jeunes n’empêche pas la progression constante de ses abonnés. Qui seront bientôt 3 milliards !
Des indicateurs secondaires aussi négatifs
Les résultats détaillés sont encore plus dramatiques pour Facebook et n’annoncent rien de bon pour les prochaines années. En effet, seulement 28 % des 16-18 ans utilisent Facebook, contre 68 % de leurs aînés !
Par ailleurs, même parmi les plateformes de messagerie, les 16-18 ans semblent bouder l’application Messenger (30 % contre 67 % des 20-25 ans) au profit de Snapchat (66 % VS 43 % des plus âgés). Facebook est enfin le réseau le plus supprimé cette année (10 %), devant Twitter (8%), Instagram (6%) et Snapchat (6%).
Instagram | Snapchat | TikTok | |||||
Total fin 2018 | 17% | 12% | 6% | 9% | – | 4% | 3% |
Total fin 2019 | 12% | 8% | 6% | 9% | 4% | 3% | 1% |
Total cette année | 10% | 8% | 6% | 6% | 5% | 2% | Moins de 1% |
Les raisons de la suppression d’un réseau social sont variés :
- 58% parce qu’ils ne les utilisaient plus
- 50% parce que le contenu ne les intéresse pas
- 25% parce qu’ils ne partageaient plus rien
- 24% parce qu’ils passaient trop de temps dessus
- 20% pour protéger leurs données personnelles
La percée fulgurante de TikTok
Si globalement, hormis Facebook, tous les réseaux sociaux ont connu une stabilisation de leur usage en un an, il faut tout de même noter la progression spectaculaire de TikTok. L’application chinoise est ainsi passée de 10 % d’utilisateurs en 2020 à 38 % aujourd’hui !
Il est intéressant de noter à ce sujet que près de la moitié des filles (46 %) utilisent TikTok contre moins d’un tiers des garçons (30 %). Contraste important en termes de tranche d’âge : les jeunes entre 16 et 18 ans (57%) l’utilisent beaucoup plus que ceux qui ont entre 20 et 25 ans (26%). De quoi voir l’application chinoise rivaliser lors de la prochaine édition du classement avec Facebook…
Quel usage des réseaux sociaux chez la génération Z ?
L’étude se penche également sur les usages globaux chez cette tranche d’âge, appelée couramment la génération Z. Que l’on pourrait aussi dénommer « génération réseaux sociaux » étant donné que près de la moitié (45%) possèdent entre 3 et 5 comptes sur l’ensemble des réseaux sociaux (14 % en ont même entre 6 et 10 !).
Ces applications sont essentiellement utilisées pour :
- discuter avec des ami(e)s (85 %)
- Passer le temps (74 %)
- S’informer (73 %) notamment via Instagram (36 %), Twitter (29 %) et Facebook (28 %)
- Se détendre (58 %)
Conséquence logique, les jeunes passent de plus en plus de temps connectés. Si 48% passent moins de deux heures par jour sur Internet, 38% y consacrent entre 3 et 5 heures et 14% plus de 5 heures ! Malgré tout, seulement 3 % des répondants estiment ne pas pouvoir s’en passer.
L’enjeu du cyberharcèlement
L’étude aborde également la face plus sombre des réseaux sociaux. Ainsi, parmi les sondés, 17% (22 % pour les filles et 13 % pour les garçons) affirment avoir déjà été la cible de harcèlement sur les réseaux sociaux, contre 12% l’année dernière.
En général, ces harcèlements provienennt d’inconnus (58 %) mais également de camarades de classe (39 %) ou d’amis (17 %). Une fois n’est plus coutume, Facebook est en tête d’un classement cette année mais pas le plus glorieux, au contraire. C’est le premier réseau sur lequel les jeunes ont été harcelés (57 %), devant Instagram (37 %) ou Snapchat (30 %).
A noter que, pour les jeunes qui ont déjà été victimes de harcèlement sur les réseaux sociaux, 47% en ont parlé à leurs amis, 31% à leurs parents, 10% à un professionnel et 6% à un professeur ou quelqu’un de leur école.
Source : BDM