Les bonnes pratiques de Grégoire Gambatto (Germinal) pour atteindre 20M de reach sur Linkedin en un an
27 janvier 2021
Grégoire Gambatto, co-fondateur de l’agence growth Germinal, était invité à venir parler de sa stratégie sur Linkedin lors du Content Summit 2021, organisé par PlayPlay. Compte-rendu.
« L’homme que vous allez adorer détester sur Linkedin ». Voilà comment Grégoire Gambatto se définit sur le réseau social professionnel.
Il faut dire que le co-fondateur de l’agence Germinal, spécialisée dans l’acquisition en ligne, et co-auteur de Growth Hacking (Dunod), y est visible. Très visible.
L’année dernière, l’entrepreneur grenoblois a cumulé sur ses publications plus de 22 millions de vues, pour 180 000 likes et plus de 45 000 de commentaires. Au point d’en irriter certains…
« Maîtriser les règles »
A l’occasion du premier Content Summit, organisé par l’outil de création de vidéos en ligne PlayPlay, ce dernier a révélé ses bonnes pratiques en la matière, dans une conférence en ligne tout simplement intitulée : « Comment j’ai atteint 20M de personnes en 2020 sur Linkedin ».
Au-delà des vues, Grégoire Gambatto affirme avoir généré l’an passé un chiffre d’affaires de 811 000 euros HT directement via Linkedin et seulement de manière organique, sans publicité.
Une aubaine en cette année pour le moins difficile pour son agence d’une trentaine de salariés, fondée il y a trois ans. En 2020, elle a en effet perdu 80% de ses clients! D’où le pivot effectué en cours d’année et la création de l’antichambre, une sorte d’école en growth.
Voici les retours d’expérience du dirigeant de Germinal, appelé ainsi non pas en référence à l’ouvrage d’Emile Zola mais plutôt au mois, dans le calendrier révolutionnaire français… de la croissance!
Ce dernier se rappelle déjà d’une publication de 2019 où il annonce sur Linkedin qu’il est cité dans un article du Monde. Ce qui devait se transformer en une belle célébration en ligne n’a fini finalement… qu’avec un petit 33 likes et aucun commentaire.
J’ai mis deux ans avant de vraiment décoller. Je partageais des articles, je commençais par “cher réseau… ». En fait, je ne comprenais pas les règles et le fonctionnement de l’algorithme, explique-t-il. Ce dernier change d’ailleurs nettement moins vite que sur les autres plateformes. S’il y a une chose à comprendre, c’est que la marque, c’est toi. A quelques rares exceptions près, vous aurez plus de résultats avec votre compte personnel. »
Comme sur beaucoup de réseaux sociaux, l’algorithme de Linkedin fonctionne par boucles de viralité.
Autrement dit, chaque publication se voit attribuer une note de 1 à 10 en fonction de la réaction de la communauté et surtout du temps qu’elle y passe. Et plus les gens restent sur la publication, plus sa note est élevée et plus elle est montrée à d’autres personnes et ainsi de suite.
C’est la raison pour laquelle les posts courts ou les liens sortants sont pénalisés sur Linkedin. Tandis que plus il y a de commentaires, plus les utilisateurs vont prendre de temps à les lire… et donc à accroître la note et la visibilité du post.
Grégoire Gambatto donne 5 exemples de publications qui marchent généralement sur le réseau professionnel :
- Les célébrations
- Les messages inspirationnels (comme le fait de raconter un apprentissage)
- La promesse d’un contenu en échange d’un commentaire (ce qui est est un peu énervant à la longue, avouons-le…)
- La demande de feedback auprès de sa communauté
- Ou ce qu’il appelle le “torchon qui brûle” : le débat lancé publiquement
Et quant à la fameuse question “quand poster?”, il se montre plus nuancé que les articles qui donnent des jours et des heures précises.
J’ai fait deux posts ce week-end par exemple et j’ai eu de la performance. Donc, avec un bon contenu et en évitant trop tard le soir ou entre midi et deux, cela devrait le faire. »
Plus prosaïquement, Grégoire Gambatto recommande aussi parfois… « d’être un trou du cul ». Autrement dit, d’être clivant. En effet, cela amène les utilisateurs à se positionner et donc de donner leur avis en commentaire. Ce qui, avec le fonctionnement de l’algorithme, va amener d’autres personnes à se joindre au débat.
Attention tout de même à ne pas aller trop loin. Cette stratégie est en effet à risque et doit être appliquée sans agressivité.
L’entrepreneur regrette par exemple cette publication, ci-dessous, écrite sous le coup de la colère et qui lui a valu des réactions négatives.
Des objectifs de reach chez Germinal
Passage surprenant de l’intervention : chez Germinal, cela fait même partie des OKR (objectives – Key Results) de l’équipe marketing de publier sur Linkedin, avec un objectif de reach mensuel.
Pour les autres personnes de l’entreprise, il n’y a aucune obligation… même si des groupes de travail sont organisés régulièrement pour leur donner des retours d’expérience sur leurs idées de publications. Une personne qui était là en alternance a par exemple raconté les coulisses de son expérience et de ses apprentissages.
C’est un peu la stratégie Avengers. On a des guidelines mais tout le monde va publier en fonction de sa spécialité et cela va nourrir la marque mère », précise Grégoire Gambatto.
Pour construire ses publications, il indique suivre quelques règles.
Chaque ligne doit servir à faire lire la suivante. On ne peut pas s’ennuyer plus d’une ligne… » indique-t-il.
Celui qui signe avec le symbole tracteur, s’est même payé le luxe d’avoir eu un commentaire du Ministre de l’économie (enfin, du moins de son compte Linkedin)
Il révèle aussi qu’il se sert d’un autre réseau, Twitter en l’occurrence, pour faire sa veille et ajouter dans un Trello ses inspirations.
Il lui arrive aussi de tester des accroches en tweet. « Si je vois que ça marche bien, je le publie sur Linkedin ». Ou quand Twitter devient l’antichambre de Linkedin.
Pour ma 1ère boite, j’ai cherché :
1) L’approbation de mes proches 🥰
2) Les encouragements de mes pairs 👊
3) La reconnaissance des institutions 🤩
Pour ma 2e, j’ai cherché des clients 💰
— Grégoire Gambatto 🚜 (@GregoireGambatt) January 23, 2021