Moral en berne, rôle clé dans la transformation, l’IA comme préoccupation : Comment vont les RH en 2025?

21 avril 2025
Deux études viennent, à quelques semaines d’intervalle, jeter une lumière parfois crue sur la profession des ressources humaines. Découvrons les faits saillants des enjeux évoqués mais aussi des inquiétudes liées aux RH en 2025.
« Personne n’aime les RH ». C’est le titre volontairement provocant d’un ouvrage paru récemment aux éditions EMS. Preuve supplémentaire de la position difficile de la profession censée être une clef de voûte entre la direction d’une entreprise et ses équipes, mais souvent vue comme au service de l’une ou l’autre des parties.
Le livre est malgré tout assorti du sous-titre « Et il est temps que ça change ! ». En effet le métier de RH s’avère déterminant pour la réussite d’une organisation comme l’illustrent deux baromètres parus coup sur coup.
Les RH, un rôle clé dans la transformation des entreprises
La 10e édition du Baromètre des DRH réalisée par les firmes WTW, ABV Group et RH&M et menée à l’hiver dernier auprès de 121 DRH, rappelle déjà à quel point la fonction est stratégique.
La priorité des directeurs et directrices des ressources humaines interrogés ? Soutenir et accompagner la transformation de l’entreprise (84 %), très loin devant l’amélioration de l’expérience salarié (40 %) et le développement des politiques RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et de diversité, d’équité et d’inclusion (35%).
Que recouvre concrètement la notion de transformation ? Il s’agit de la mise en place d’une organisation favorisant l’innovation et l’agilité (74% des répondants), d’une démarche de Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels (58 %) ou encore de l’adoption de l’IA (55 % contre 31 % l’an dernier).
À l’heure où l’intelligence artificielle redéfinit le travail, où les exigences sociétales s’intensifient et où les entreprises doivent conjuguer agilité et performance, tout en intégrant de nouvelles contraintes réglementaires, les DRH se réinventent en chefs d’orchestre du changement. Plus que jamais, ils sont les architectes stratégiques de l’entreprise de demain, conciliant performance économique et responsabilité sociale dans un monde en perpétuelle évolution, » souligne Laurent Termignon, Directeur de l’activité Work & Rewards chez WTW.
L’IA au coeur de leurs nouvelles préoccupations
L’intelligence artificielle, justement, s’avère être un enjeu clé cité dans les études du moment. Déjà , pour près de la moitié des répondants (45 %) le recours à l’IA et à la robotisation est en tête des leviers pour faire face à certaines pénuries.
Les principaux impact RH de l’IA en 2025 ? L’émergence de nouvelles compétences (65%) et le redéploiement des salariés sur des tâches à forte valeur ajoutée. Seuls 6% estiment que l’IA entrainera une réduction des effectifs. Même si tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : plus de la moitié des répondants (52 % contre 71 % cependant l’an passé) estiment que leur entreprise est en retard face aux enjeux de l’IA, contre 40 % qui pensent que leur entreprise est prête et 8% qu’elle est en avance.
Par ailleurs, seuls 17 % disent l’utiliser régulièrement. Un quart sont encore incertains de son impact réel et 10 % la perçoivent comme un risque pour l’avenir de certaines fonctions RH. Mais l’intérêt semble là : un tiers envisagent d’y recourir à court ou moyen terme.
Un moral en berne
Dans une autre enquête, menée en France par les Éditions Tissot et le logiciel de paie Payfit auprès de 829 professionnels des RH, nous apprenons que les RH sont fatigués, peu reconnus et sous pression. 66 % estiment ainsi que leur métier se complexifie.
Pour 57 % des RH interrogés, la principale difficulté quotidienne réside dans le manque de temps et de ressource, devant les contraintes budgétaires (40 %, soit +16 % depuis 2022). Vient ensuite le manque de reconnaissance de la direction qui s’accentue au fil du temps (32 % en 2025 contre 21 % seulement en 2022) et, de l’autre côté du spectre, le manque de confiance et de soutien ressenti de la part des salariés (14 %).
Conséquence : la motivation des RH baisse, passant de 60 % en 2024 à 53 % en 2025 parmi ceux qui se sentent «beaucoup» motivés.
Cette baisse de 7 points en un an et de 10 points en trois ans est un signal d’alerte concernant une usure progressive de la profession, liée aux défis croissants du métier », met en garde le rapport.
Autre chiffre inquiétant : 76 % se sentent «un peu», voire «pas du tout» soutenus, laissant entendre que la majorité des RH ne bénéficient pas d’un appui suffisant de leur direction ou de leur organisation.
Il est vraiment temps que cela change !





