Pour la première fois, le streaming devient la principale source de revenus de l’industrie musicale
25 avril 2018
La Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) a publié ce mardi matin son rapport annuel. Que faut-il retenir de cette année record ? On fait le point.
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Une hausse record des revenus de l’industrie musicale
Après une quinzaine d’années de recul quasi continu, les sommes générées par la musique enregistrée connaissent de nouveau une croissance depuis trois ans. Pour 2017, cette dernière atteint même 8,1 %, un record depuis le début de ce rapport (1997).
L’an passé, la vente de musique a ainsi rapporté 17,3 milliards. Certes encourageant, ce chiffre reste encore bien en-deçà de celui qui prévalait avant l’arrivée d’Internet dans le secteur.
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Pour la première fois, une majorité de ventes numériques
Signe de la mutation progressive de cette industrie, pour la première fois de l’histoire, les ventes numériques de musique (54 %, en hausse de 19,1 %) ont dépassé les ventes physiques (- 5,4%). Le marché est en effet tiré par le streaming alors que les revenus générés par la vente de musique en ligne continuent de légèrement diminuer depuis maintenant cinq ans.
En 2017, l’écoute de musique en continu a vu ses revenus s’accroître de plus de 40 %. Au point qu’aujourd’hui le streaming représente la première manne de l’industrie, une grande première. 176 millions de personnes dans le monde ont ainsi payé pour des abonnements à de tels services en 2017, dont 64 millions de nouveaux abonnés.
Spotify, le premier joueur du marché avec 170 millions d’abonnés, introduit en bourse il y a juste quelques semaines, vient d’ailleurs d’annoncer une version améliorée de son offre gratuite pour attirer plus d’utilisateurs non payants. Selon la plate-forme suédoise, 60% des abonnés payants étaient initialement des utilisateurs du service gratuit.
Nous savons que c’est le seul moyen d’atteindre notre objectif d’attirer des milliards de fans vers la plateforme et d’amener toute l’industrie de la musique à la taille qu’elle devrait avoir, selon nous», a expliqué Gustav Soderstrom, responsable de la recherche et du développement de Spotify.
Il faut dire que la bataille fait rage sur ce marché d’avenir avec l’arrivée d’Apple Music (40 millions d’abonnés) ou d’Amazon Music Unlimited (20 millions).
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Le support physique n’est pas (encore ?) mort
Les revenus musicaux issus des formats physiques ont diminuée l’an passé de 5,4 % (contre 4,4 % l’année précédente). Mais ils représentent encore 30 % du marché globalement dont 72 % au Japon ou 43 % en Allemagne !
A noter que tous les marchés ne sont pas en déclin : celui du vinyle a progressé de 22,3 % sur un an, pour atteindre 3,7 % de part de marché mondial.
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En Amérique du nord, une croissance plus importante que la moyenne
Le marché musical en Amérique du nord a progressé en 2017 de 12,8 %, soit plus rapidement qu’en Asie / Australie (5,4 %) ou en Europe (4,3 %) et juste derrière l’Amérique latine (17,7 %).
A titre de comparaison, la croissance nord-américaine n’était “que” de 8 % l’année passée. Si la baisse des revenus physiques n’a été que de 0,7 %, ceux issus du streaming ont littéralement décollé de quasiment 50 %.
- Et non, Despacito n’est pas la chanson de l’année !
Si le clip de Despacito est devenu la vidéo la plus vue de l’histoire de Youtube, pour l’IFPI, la chanson la plus téléchargée et écoutée est Shape of You de Ed Sheeran.
Le musicien britannique est d’ailleurs l’artiste de l’année, du moins celui qui a vendu le plus, devant le torontois Drake qui était numéro 1 l’an passé.
Pour en savoir plus sur le marché de l’écoute de musique en continu, vous pouvez aussi découvrir l’infographie réalisée par Global Web Index.