4 raisons de sauter sans filet
Le dilemme se pose à tous les travailleurs qui songent à changer d’emploi: est-il préférable de la jouer safe en dénichant le poste de rêve avant de démissionner ou au contraire de provoquer les choses en sautant sans filet? Dans une capsule du Harvard Business Review, la coach de carrière Isabelle Sathicq-Ruffin donne 4 raisons de privilégier la seconde option.
9 juin 2017
Le taux de désenchantement professionnel frise actuellement des sommets un peu partout dans le monde, à commencer aux États-Unis, avec 70 % des travailleurs américains qui se disent «désengagés au travail».
Pourtant, peu de gens prennent le risque d’abandonner un emploi — aussi médiocre soit-il — avant d’en avoir trouvé un autre. La coach de carrière Isabelle Sathicq-Ruffin voit dans ce statu quo 4 freins potentiels au changement que l’on désire opérer dans sa vie professionnelle. Les voici.
1 – Maximum charisme
En restant en poste, dans des mauvaises conditions, on s’étiole, commence la coach. Du coup, on perd tout cet enthousiasme, cette énergie, qui fera que, en short list, en entrevue de recrutement, vous l’emporterez, bien sûr en raison de vos compétences, mais surtout grâce au charisme, à l’énergie que vous communiquerez.»
Vous en doutez? Dans leur recherche de talent, les recruteurs accordent beaucoup plus d’importance à la personnalité d’un candidat qu’à ses compétences ou même au cultural fit qu’il peut avoir avec l’entreprise. C’est ce qu’a révélé un sondage de 2014 mené de la firme Hyper Island.
2 – Pas de secret
En étant en poste, vous avez les mains liées, vous avez de la difficulté à mener des démarches réseau, dont on sait qu’elles sont au cœur du recrutement des cadres et des dirigeants», poursuit la coach.
En fait, la réalité a bien changé depuis l’époque où l’on trouvait un emploi par «l’ami d’un ami», ce qu’on appelle le «maillon faible» d’un réseau social. La plus grande source d’opportunités d’emploi provient désormais des collègues de travail passés ou présents, démontre une étude publiée en 2017 dans le Harvard Business Review.
En démissionnant d’abord, on a les coudées franches pour solliciter son réseau professionnel à sa guise et saisir de nouvelles opportunités d’emploi.
3 – Avec ou sans confiance
Vous êtes moins investi dans votre activité professionnelle au quotidien, donc bien sûr vous devenez moins performant… enchaîne Isabelle Sathicq-Ruffin. Ce qui n’est pas sans répercussion sur votre confiance en vous…»
Évidemment, la confiance en soi a une incidence directe sur la capacité d’un candidat à convaincre un employeur potentiel de l’embaucher.
4 – Une question de temps
En voulant mener une activité professionnelle tout en poursuivant une recherche d’emploi, vous ne disposez pas de tout le temps dont vous auriez besoin, parce qu’une recherche d’emploi, comme on sait, ça peut être un full time job qui vous mobilise tous les jours de la semaine, plusieurs heures par jour.»
Réalistement, la conseillère à l’emploi Alison Doyle évalue à 25 heures par semaine le temps efficace qu’un chômeur peut consacrer à sa recherche d’emploi, contre seulement 15 heures pour une personne en poste dans une entreprise. Ces 10 heures peuvent faire toute la différence!
En conclusion, Isabelle Sathicq-Ruffin rappelle que chaque situation est unique, et que l’on ne saurait conseiller à personne de sauter sans filet, sans d’abord avoir muri sa décision.