Vous avez raison d’avoir peur de l’intelligence artificielle!
Beaucoup d’emplois disparaîtront. Peut-être le vôtre. Les robots garderont vos enfants. Ils les aimeront peut-être plus que vous. Votre téléphone détectera vos problèmes de santé mentale. Il vous enverra l’alerte par texto. Ça approche!
7 juin 2017
L’intelligence artificielle, qui va-t-elle tuer? Nous ou notre ego?
Par le thème de sa conférence de la Toile des Communicateurs, Matthieu Dugal posait la question le 31 mai dernier. L’animateur et réalisateur à Radio-Canada s’adressait alors à l’auditoire présent à l’Université TÉLUQ et partout en webdiffusion.
Une étape dans l’histoire de l’humanité
Une grande révolution s’annonce, comparable à celle de la Renaissance lorsque nous avons découvert que nous n’étions pas le centre de l’Univers parce que la Terre est ronde», expliquait le conférencier.
Toute notre façon de concevoir le monde va changer, selon ses dires. Tout sera bouleversé!
Et ce, dans peu de temps. D’ici 2020, 16 milliards seront investis dans l’intelligence artificielle. Elle sera partout, dans toutes les sphères de notre vie. Les innovations technologiques donnant l’impression que les objets ont une conscience se succéderont.
Invoquons-nous le démon? Plusieurs spécialistes du domaine pensent, de manière totalement pessimiste, que oui.
D’ici 20 ans, 15 % des emplois seront remplacés par l’intelligence artificielle», relatait M. Dugal
Ça mange quoi en hiver?
Pour bien comprendre le concept, ça vaut la peine de le définir clairement. Faire faire à des machines des choses qui demanderaient de l’intelligence si elles étaient réalisées par un humain. Voilà l’idée derrière l’intelligence artificielle.
Elle est déjà présente sur Messenger, dans les radiographies, à travers le poker en ligne, dans les maisons connectées, les avancées sur les voitures autonomes, le traitement satellitaire, etc.
Bientôt, l’intelligence artificielle permettra aux autos d’aller seules chercher nos oranges en Floride. Elle détectera le degré de confiance des analystes bancaires. Histoire de savoir si les placements qu’ils conseillent sont viables. Les avancées technologiques permettront aux machines de créer de grandes oeuvres musicales. Sans compter que les robots détecteront votre état psychologique mieux que votre psy grâce à vos mimiques.
Ce n’est pas de la science-fiction! Les spécialistes ont déjà les connaissances nécessaires pour concrétiser ces projets.
Les dangers
Deviendrons-nous paresseux? C’est l’avis de certains experts, selon M. Dugal.
L’homme moderne se connecte constamment à Internet. L’ordinateur remplace alors certaines fonctions de son cerveau. Et, quand des fonctions cérébrales se voient remplacées, elles disparaissent.
Nous sommes de plus en plus connectés en effet. Pour cause, les médias sociaux comme Facebook transigent avec des algorithmes tellement perfectionnés que la plateforme nous présente le contenu qui nous intéresse. Donc, nous retournons constamment en ligne.
Cette personnalisation pourrait bientôt s’intégrer aux machines. Qu’arriverait-il si on la joignait à l’intelligence des robots? On créerait des objets qui s’adapteraient totalement à nos préférences et à nos besoins. Des machines qui, contrairement aux humains, ne nous diraient jamais «non».
J’aime mon robot
En arriverons-nous à préférer les automates à nos amis ou à nos employés?
Vous ne pensez pas pouvoir vous attacher à un robot? Sachez que les scientifiques seraient déjà en mesure d’intégrer la voix synthétique d’un proche décédé à une machine. Vous changez d’avis?
Selon l’orateur, un tel androïde n’aurait pas besoin de posséder une conscience pour que nous l’aimions. Il n’aurait qu’à nous donner l’impression qu’il en a une. Comment? Entre autres, par le biais d’expressions faciales.
Retour en arrière
L’évolution liée à l’intelligence artificielle nous ramène finalement au début de l’histoire. On ranime l’animisme: théorie ancienne qui attribue une conscience aux objets.
Après tout, l’homme préhistorique n’est pas si loin de nous. Il est né avec un outil dans les mains et n’a cessé de trouver des moyens de faciliter ses tâches quotidiennes.
Nous ne pouvons donc pas être technophobes, d’après le conférencier. Ce serait se méprendre sur notre nature profonde. Nous sommes par défaut technophiles.
Pour Matthieu Dugal, nous resterons des êtres attachés aux outils. Nous ne pouvons pas nous en passer. Mais, ils ne sont pas neutres.Â
Pour que l’intelligence artificielle ne nous tue pas, il va falloir mettre notre ego de coté et avoir un débat de société», concluait-il.