Bref, Ghibli, «Starter Packs»… Haro contre les tendances sociales Reviewed by Philippe Jean Poirier on . «On est tous un peu emportés par la vague des starter packs en ce moment, reconnait Alexanne Ouellet, auteur du mème ci-haut. Mais pendant qu’on s’amuse à génér «On est tous un peu emportés par la vague des starter packs en ce moment, reconnait Alexanne Ouellet, auteur du mème ci-haut. Mais pendant qu’on s’amuse à génér Rating: 0

Bref, Ghibli, «Starter Packs»… Haro contre les tendances sociales

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«On est tous un peu emportés par la vague des starter packs en ce moment, reconnait Alexanne Ouellet, auteur du mème ci-haut. Mais pendant qu’on s’amuse à générer 48 prompts à la minute, je ne peux pas m’empêcher de me demander : est-ce qu’on pense un peu à l’impact environnemental de tout ça?» (Source : captation LinkedIn)

23 avril 2025

La stratégie d’affaires de LinkedIn est-elle en train de se retourner contre elle? Avec la priorisation des vidéos et des contenus visuels, LinkedIn poursuit une « tiktokisation Â» entamée il y a quelques années déjà. Or, lorsqu’on ajoute comme ingrédient une surabondance de publications produites par l’IA, on obtient un fil d’actualité indigeste, qui commence à agacer plusieurs utilisateurs de la plateforme américaine.   

La publication de Magali Brochu, fondatrice d’Obrigado, résume à elle seule l’humeur du moment sur LinkedIn :

50% font la trend starter pack. 50% chialent contre la trend starter pack. On est vraiment rendus à débattre de mèmes comme si c’était une question existentielle? On respire, c’est juste une trend. Tu veux la faire ? Fais-la. Tu veux pas ? Scroll. Pas obligé d’écrire un mémoire là-dessus.»

Pour les professionnels qui n’ont pas succombé à la dépendance LinkedIn, le «starter pack» est un thème visuel généré à l’intelligence artificielle. L’image présente un emballage de figurine modelé selon les traits de l’auteur de la publication, avec des accessoires qui correspondent à son travail (typiquement).

Avant cela, un mème générant des personnages selon le « style de Ghibli Â» (populaire studio d’animation japonais à l’origine du film Le Garçon et le Héron) a aussi beaucoup été repris. Si bien que le procédé a engendré une déferlante d’images facilement identifiable à l’IA dans le fil d’actualité LinkedIn. Au malheur de plusieurs.

« Est-ce qu’on pense un peu à l’impact environnemental de tout ça? »

LinkedIn, il faut qu’on parle, annonce l’auteure jeunesse Betty Piccioli (…) J’ai pris la décision il y a déjà quelques semaines de me désabonner de toutes les personnes, entreprises ou associations, qui utiliseraient l’IA générative dans leurs posts. Oui, je parle aussi de vos petites publications « rigolotes » dans le style de Ghibli, ou votre starter pack du moment. Â»

Par son geste, elle veut dénoncer les enjeux « environnementaux, sociaux, l’illégalité du pillage des Å“uvres, le remplacement des artistes, le glissement et la manipulation par l’extrême droite, etc… Â», tout en convenant que sa position sera perçue comme radicale.

D’autres ont eu une réaction plus modérée.

On est tous un peu emportés par la vague des starter packs en ce moment, reconnaît Alexanne Ouellet, consultante en marketing numérique, sur sa page LinkedIn. Mais pendant qu’on s’amuse à générer 48 prompts à la minute, je ne peux pas m’empêcher de me demander : est-ce qu’on pense un peu à l’impact environnemental de tout ça? Pas pour pointer du doigt, juste une réflexion qui m’a traversée. Parce que j’ai justement creusé un peu plus le sujet dernièrement… et les chiffres m’ont vraiment choquée.»

Le flot de publications générées à l’IA est même parvenu à irriter des utilisateurs occasionnels de la plateforme:

Je publie rarement sur LinkedIn, mais alors là, j’en ai marre, annonce Océane Lhomme, cheffe de projet senior. Après Bref, les images d’IA inspirées de Ghibli, et maintenant le starter pack : ON N’EN PEUT PLUS ! Les tendances sont en train de tuer l’originalité et la créativité. On ne réfléchit même plus, on suit un moov bêtement en croyant que par miracle on va sortir du lot (ou si l’algorithme veut bien être gentil avec nous). Â»

Quand l’IA générative pond un concept « original Â»

Le 1er avril dernier est survenue la tempête parfaite, avec une date marquée au calendrier, le Poisson d’avril, où tout le monde voulait publier un contenu « original Â» sur son compte ou sa page d’entreprise. Il en résulte un type de publications étrangement ressemblantes, relevées par l’œil avisé de Francis Jette, consultant en création de contenu et formateur Isarta.   

Après avoir tiqué sur le fait que deux villes québécoises avaient fait pratiquement la même blague de tyrolienne (voir image), le consultant a fait une petite recherche pour se rendre compte que des dizaines d’autres villes au Québec et dans le monde avait fait cette même blague. Des entreprises, dans un registre similaire, ont lancé un produit farfelu.

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Le consultant a fait cette confession :

Je suis le premier à utiliser l’IA, mais quand on brainstorme, faut s’attendre à ce que tu ne sois pas la seule personne à avoir cette idée! Â»

En guise de pied à ce flot de tendances LinkedIn, Francis Jette a décidé de publier un portrait souriant et lumineux, produit par une photographe professionnelle (Aurore Degaigne).

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Avec ce précieux conseil :

Petit rappel : T’es pas obligé de sauter sur toutes les tendances. Surtout si tu veux vraiment te démarquer. Â»


A propos de l'auteur

Philippe Jean Poirier est un journaliste qui se passionne pour les mots, l’écriture, la recherche, la collecte de témoignages, les tendances sociétales et les raisons souterraines qui alimentent l’actualité. Email: pj_poirier@isarta.com

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