Semaine de 4 jours : une étude montre une augmentation du bien-être au travail Reviewed by Philippe Jean Poirier on . 10 septembre 2025 En juillet dernier, le magazine Scientific American a conclu une expérimentation sur l'instauration de la semaine de 4 jours, sans réduction d 10 septembre 2025 En juillet dernier, le magazine Scientific American a conclu une expérimentation sur l'instauration de la semaine de 4 jours, sans réduction d Rating: 0

Semaine de 4 jours : une étude montre une augmentation du bien-être au travail

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10 septembre 2025

En juillet dernier, le magazine Scientific American a conclu une expérimentation sur l’instauration de la semaine de 4 jours, sans réduction de salaire, menée pendant 6 mois dans 141 entreprises provenant de 90 pays. Résultat ? Réduction des épuisements professionnels, augmentation de la satisfaction au travail et amélioration du bien-être physique et mental. Faisons le point sur cette tendance RH avec Marianne Lemay, PDG de la firme Kolegz, qui accompagne des organisations vers la semaine de 4 jours, tout en la pratiquant en interne.

Isarta Infos : La semaine de 4 jours a beaucoup été discuté au plus fort de la pénurie de main-d’œuvre. Est-ce toujours le cas aujourd’hui, dans un contexte de ralentissement économique?

Marianne Lemay: Les employeurs ont désormais le gros bout du bâton. J’ai en effet constaté une baisse dans les demandes concernant les politiques de flexibilité. Toutefois, j’ai vu des employeurs qui, avec le ralentissement économique, ont commencé à offrir des semaines de trois ou quatre jours avec réduction de salaire.

Il y a donc une ouverture vers la semaine de quatre jours, mais avec réduction de salaire?

M. L. : Si on compare à une dizaine d’années, il y a effectivement beaucoup plus d’ouverture des entreprises à aller vers ce modèle. Toutefois, on doit comprendre que cela s’applique dans un contexte très précis : on ne peut pas imposer aux gens de diminuer leur salaire.

Par ailleurs, plus l’entreprise est grande, plus que c’est complexe à mettre en place. Il peut y avoir un impact sur l’aménagement des horaires ou la capacité à répondre aux clients. La semaine de quatre jours, ça ne s’implante pas du jour au lendemain. Ça demande de la réflexion et de la planification.  

La récente étude montre que la semaine de 4 jours sans réduction de salaire apporte plusieurs bienfaits aux employés. Est-ce un modèle viable économiquement ?  

M. L. : C‘est une politique qui peut être intéressante pour attirer des employés, très certainement. Toutefois, en tant qu’entrepreneur, il faut calculer combien ça va coûter. Est-ce que les gens sont réellement plus productifs leur cinquième journée? La réponse dépend du type de business qu’on opère.

Si on est une entreprise manufacturière qui construit des vélos, si on réduit l’horaire des employés, on va nécessairement moins fabriquer de vélo. Toutefois, si on est une entreprise de service, il est possible que les employés soient plus productifs en bénéficiant d‘une journée de congé supplémentaire.

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Marianne Lemay, PDG de la firme Kolegz

Les études ne sont pas unanimes sur les effets à l’égard de la productivité d’une semaine compressée, dans le modèle 4 jours sans réduction de salaire. Vous avez donc l’impression que dans le domaine des services et peut-être aussi des travailleurs du savoir, des gains de productivité sont possibles ?

M. L. : Tout à fait. Si je prends l’exemple de mon équipe, les gens ont le choix de travailler 4 ou 5 jours par semaine – avec un salaire au prorata. Et la majorité de mes employés sont à 4 jours par semaine. Mon constat, c’est qu’elles sont plus reposées et plus créatives, et donc, qu’elles sont très productives dans leurs 4 jours. Elles apprécient beaucoup leur 5e journée : certaines font des projets artistiques, d’autres prennent des contrats de travailleurs autonomes, se reposent ou font des tâches domestiques. Personne n’est retournée à 5 jours.

D’un point de vue externe, est-ce généralement bien perçu par les clients d’avoir des employés qui travaillent à quatre jours par semaine ?

M. L. : Encore une fois, je crois que ça dépend du secteur d’activités. Dans notre cas, il n’y a rien de dramatique si on répond une journée plus tard. L’important, c’est d’être très transparent avec ses clients.

Ensuite, il faut avoir le courage managérial de perdre un client potentiel que ça incommoderait. Même si, selon mon expérience, ça ne fait perdre aucune opportunité d’affaires.


A propos de l'auteur

Philippe Jean Poirier est un journaliste qui se passionne pour les mots, l’écriture, la recherche, la collecte de témoignages, les tendances sociétales et les raisons souterraines qui alimentent l’actualité. Email: pj_poirier@isarta.com

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