Candidats : attention aux embauches précipitées !

25 novembre 2025

Les employeurs continuent d’avoir des défis de recrutement sur des postes seniors ou ultraspécialisés. La tentation est alors grande d’expédier le processus d’embauche quand on met la main sur la perle rare. Un trio de recruteuses (Caroline Lavigne, CRHA, Angela Maggio et Danielle Montpetit, présidente et cheffe de la direction, Groupe Montpetit) a toutefois fait une mise en garde lors de la conférence « Maîtrisez l’art du recrutement stratégique en 2025 », lors du Congrès RH 2025, organisé à Montréal.

La volatilité des candidats est bien réelle.

Aujourd’hui, tant que la personne n’a pas commencé à travailler la première journée… On voit en effet des désistements la veille ou des personnes qui ne se présentent pas le matin, annonce Danielle Montpetit. Depuis quatre ou cinq ans, on en voit de plus en plus, dans tous les créneaux de poste et à tous les niveaux. Â»

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’entre la décision d’embauche et la date de début d’emploi, il y a de nombreux obstacles qui peuvent mener le recrutement en péril.

Parfois, il y a des regrets, parfois, il y a un attachement plus important que prévu à son employeur actuel, ses collègues de travail et un sentiment de loyauté qui peut faire surface, explique Angela Maggio. La personne peut recevoir une contre-offre de son employeur après l’annonce de sa démission. On voit cela de plus en plus dans le marché, en ce moment. Â»

« Un processus rapide n’est pas nécessairement un gage de succès »

On comprend donc l’empressement des employeurs à vouloir clore la négociation et accélérer l’entrée en fonction. Toutefois, les recruteuses émettent une mise en garde face à cette stratégie issus de la pénurie post-pandémie.

Un processus rapide n’est pas nécessairement un gage de succès, renchérit Caroline Lacoste. Le candidat va avoir l’impression que l’offre est prématurée et qu’il manque d’information pour prendre les bonnes décisions. Également, ça peut donner l’impression que l’employeur a un impératif de pourvoir le poste à tout prix plutôt que de trouver la personne idéale. Â»

Il faut savoir « doser Â», tout en étant à l’écoute des besoins du candidats.

Ne soyez pas surpris si un candidat sérieux peut demander quelques jours de réflexion afin d’analyser tous les éléments de votre offre, prévient Caroline Lavigne. Et oui, préparez-vous à la possibilité d’en négocier certains aspects. Il faut penser qu’au-delà de l’aspect financier avec des éléments subjectifs qui vont influencer sa décision ».

Elle poursuit:

Un nouvel emploi affecte l’équilibre de sa vie personnelle et professionnelle. La personne peut avoir peur de ne pas être à la hauteur. Elle commence à faire face à la réalité de quitter son emploi, elle se prépare à l’annonce de sa démission et à la réaction de son employeur. Quand on a établi un lien de confiance avec elle à travers le processus de recrutement, ça va atténuer les impacts de la transition. »

Les recruteuses conseillent d’alimenter le lien avec la personne qui a accepté votre offre jusqu’à son premier jour de travail. De multiplier les contacts, les communications, voire les rencontres, en proposant à une future embauche de se joindre à un 5 à 7. Voilà quelques pistes intéressantes, pour «clore» une embauche qui était partie sur de bonnes bases.

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