Comment les étudiants voient leur avenir dans le monde professionnel ?

26 novembre 2021

Une étude récente intitulée “L’avenir professionnel des étudiants, le métier de commercial et l’impact de la technologie – Regards croisés entre étudiants et managers”, réalisée par OpinionWay pour Hubspot, se montre fort éclairante quant à l’opinion des étudiants et des managers sur les perspectives d’insertion des jeunes dans le monde du travail. Voici les enseignements principaux.

Un sentiment d’inquiétude vécu par les étudiants

Ces derniers ont en effet majoritairement des sentiments négatifs (71%) à propos de leur entrée dans le monde du travail. Les mots employés sont d’ailleurs révélateurs : les étudiants se décrivent principalement comme étant inquiets (30%), craintifs (27%) et perdus (26%).

Une lueur d’espoir toutefois : l’étude révèle que 73% d’entre eux affirment que leur formation les prépare bien pour leur entrée sur le marché du travail (18% déclarent être très bien préparés, 55% assez bien préparés et 27% mal préparés).

Un constat cependant moins unanimement partagé par les managers. La moitié (49%) estiment en effet qu’elles les préparent mal, dont 17% très mal. L’autre moitié (51%) est moins critique et trouve que les formations les préparent bien (dont 10% très bien).

En creusant un peu les résultats, on se rend compte que les étudiants estiment que leur formation les prépare bien à faire preuve d’autonomie dans un cadre professionnel (82%) – même si seulement 65% des managers partagent cet avis. Les managers, pour leur part, ont surtout le sentiment que les jeunes d’aujourd’hui sont bien préparés à travailler avec les outils numériques. Selon eux, les jeunes qui intègrent leur entreprise ont été bien formés à utiliser des équipements numériques (90%) et à utiliser des logiciels (85%).

Le fort impact de la crise sanitaire pour les étudiants…

On ne compte plus le nombre d’études qui évoquent l’influence de la crise sanitaire de COVID-19 sur le monde du travail. Celle-ci ne fait pas exception. En effet, huit étudiants sur dix notent au moins un impact de la crise sur leurs études ou leurs choix de carrière.

Ainsi, la moitié d’entre eux (47 %) a rencontré des difficultés scolaires, avec, globalement, des difficultés à suivre les cours (40%). Provoquant même, pour certains, la nécessité de redoubler une année (11%).

Autre source de difficulté du fait de ce contexte inhabituelle : les stages. Un quart des étudiants ont eu du mal à en trouver un, 12% ont dû renoncer à ce projet et 6% ont réalisé un stage mais gardent le sentiment de ne pas avoir été bien intégrés par l’entreprise.

Enfin, le contexte actuel a poussé 22% des étudiants vers une réorientation totale ou partielle: 8% ont choisi de changer de parcours pour des études moins exigeantes et 7% ont opté pour un cursus, des cours ou des spécialités avec de meilleurs débouchés.

… Mais aussi pour les managers

La pandémie n’a pas épargné non plus les managers, notamment ceux qui occupent une fonction commerciale. Pour la moitié d’entre eux (48%), elle s’est traduit par un accroissement de l’investissement dans le travail.

Ils sont autant ou presque (41%) à noter une évolution de leur rôle de manager: 20% déclarent passer davantage de temps à coacher et accompagner moralement les jeunes talents, 16% consacrent davantage de temps à la formation des jeunes talents et 15% se sentent davantage responsables de l’évolution des jeunes qui rejoignent leur entreprise.

Télétravail et technologie au coeur du futur de la vie active

Quelles sont les facteurs les plus importants qui donnent envie de rejoindre une entreprise ? Pour les plus jeunes, c’est une bonne ambiance de travail (49%), une rémunération attractive (47%) et des perspectives de carrière satisfaisantes (44%). Pour leurs aînés, c’est plutôt la rémunération (54%), les perspectives de carrière (46%) et l’ambiance de travail (43%) qui sont importants.

Par ailleurs, les managers se montrent plus sensibles à la possibilité de recourir au télétravail en fonction des besoins et envies de chacun (25% contre 17% des étudiants) tandis que les étudiants sont eux plus attirés par la perspective d’être amenés à voyager (21% contre 13%).

Le télétravail, justement, est un mode que la majorité des étudiants (55%) voient comme un élément indispensable de leur future vie active, même si 42% craignent qu’il représente un frein à leur apprentissage. Ainsi, les managers – mais surtout les étudiants – ont un avis mitigé vis-à-vis de l’influence de la technologie sur leurs relations de travail: 50% des encadrants y voient un moyen de faciliter la coopération mais 50% estiment plutôt qu’elle favorise l’isolement.

Les étudiants, qui ont pour certains expérimenté des difficultés d’intégration lors de leurs stages en pleine pandémie, ont un a priori plus critiques : 61% ont le sentiment que la technologie favorise l’isolement et seulement 39% y voient un soutien à la coopération.

Méthodologie :

Un échantillon de 160 étudiants à l’université ou en écoles de commerce, constitué selon la méthode des quotas au regard des critères de sexe, de type de formation et de région

Un échantillon de 254 cadres du privé ayant une fonction commerciale et encadrant au moins une personne, issu d’un échantillon représentatif des cadres du privé qui a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie d’agglomération, de région de résidence, de taille et de secteur d’entreprise.

Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview), du 26 août au 8 septembre 2021.