Comment rester en contrôle lors d’un événement déstabilisant en entreprise ?
6 mai 2019
Ne pas réussir à se contenir devant un collègue, avoir des difficultés à trouver le sommeil après un échange troublant avec son manager ou un client… Les situations de déstabilisation peuvent être nombreuses dans le cadre professionnel. Mais il est possible de rester en maîtrise pour Mario Côté, qui s’exprimait lors du dernier Congrès RH.
Lors du dernier Congrès RH, en novembre dernier, au Palais des Congrès de Montréal, une conférence s’est intéressée aux phénomènes de déstabilisation en entreprise… et les façons de les surmonter et de rester en contrôle !
Animée par Mario Côté, CRHA et formateur agréé, cette « séance chrono » de 30 minutes s’est déroulée devant une salle comble si ce n’est en surcapacité. Preuve que le sujet intéresse et qu’il est présent dans de nombreuses organisations.
Pour commencer, Mario Côté a disséqué les phases qui amènent généralement à une perte de contrôle de la situation. Tout part en premier lieu d’un événement extérieur. Ce dernier entraîne une réaction émotionnelle puis comportementale.
Mais le formateur rappelle qu’il existe une étape entre l’événement et la réaction physique : l’interprétation cognitive de l’événement. C’est-à -dire la façon, propre à chacun, d’appréhender cet événement. Cette étape est très importante car c’est celle sur laquelle on peut agir pour rester en contrôle.
Réussir à se distancier
L’intervenant explique ainsi que, lorsqu’un événement perturbant se produit, nous pouvons réagir de deux manières :
- Tout d’abord, nous pouvons tout simplement être déstabilisé. Les réactions sont alors de l’ordre animale : blocage et contre-attaque !
-  Mais il est aussi possible d’opter pour une posture de distanciation. Dans ce cas, les réactions sont de l’ordre de l’accueil et du recadrage, pour être capable de rester en contrôle. Autrement dit, il faut arriver à regarder la scène de l’extérieur, à prendre du recul sur la situation.
Bien entendu, tout ceci est plus facile à dire qu’à faire. D’autant qu’il existe des contextes fragilisants qui n’aident pas à prendre ce recul nécessaire.
La fatigue par exemple abaisse notre seuil de tolérance. Tout comme l’émotivité. Mario Côté préconise ainsi de demander à décaler des réunions sensibles si l’on se retrouve dans une situation de difficulté émotive, à l’image d’une séparation. Il existe aussi des pensées irrationnelles, comme le fait de se dire que le client a toujours raison ou que le monde devrait être juste et équitable, qui peuvent plus facilement destabiliser une personne.
Trouver ses boutons sensibles
Nous interprétons chaque événement avec nos filtres qui nous sont propres et il faut y ajouter les éléments de contexte qui peuvent jouer sur notre réaction », résume Mario Côté.
Le formateur ajoute ici la notion de « bouton sensible », c’est-à -dire nos points de faiblesse qui peuvent amener à une déstabilisation quand ils sont activés.
Pour garder le contrôle sur une situation, il faut donc commencer par mieux se connaître afin de pouvoir se protéger de ses boutons sensibles », précise-t-il.
Les stratégies pour demeurer en contrôle
Pour conclure son intervention « chrono », Mario Côté donne quelques conseils pour rester calme même si un événement nous irrite au plus haut point.
Évidemment, le premier est de connaître ses boutons sensibles, autrement dit de savoir dans quels cas nous sommes le plus susceptible de perdre nos nerfs. Et de se créer une « bulle de protection », c’est-à -dire de se donner des stratégies pour protéger nos boutons sensibles.
Dans la même veine, il faut aussi être bien attentif aux contextes fragilisants. Autre conseil : quand un événement devient déstabilisant, l’accueillir plutôt que de le bloquer et recadrer les choses plutôt que de contre-attaquer, voir plus largement et ne pas se focaliser sur les détails qui nous obsèdent.
En d’autres mots, savoir créer de la distance. Cela peut même se préparer à l’avance si l’on sait que l’on va être probablement confronté à une telle situation (si l’on a une réunion à venir avec une personne narcissique par exemple).
Pour Mario Côté, il faut réussir à intégrer d’autres éléments de contexte susceptibles de nous apaiser et de nous permettre de demeurer en contrôle. Au besoin, et si la situation le permet, il peut être bon de se prendre une pause pour « redescendre » et pouvoir faire le point sur la situation.