Contenu haineux: YouTube en mode «urgence»

Selon le Southern Poverty Law Center, le nombre de groupes à caractère haineux serait en augmentation aux États-Unis.

27 mars 2017

Leur présence est palpable notamment sur le Web et sur les médias sociaux. Le 17 mars dernier, The Times mentionnait que plus de 200 vidéos antisémites avaient été répertoriées sur le populaire site YouTube.

Peu après, une foule d’annonceurs ont décidé de retirer leurs publicités du canal.

Il y a eu d’abord des noms comme Verizon, AT&T et Johnson & Johnson. Selon le magazine AdAge, une bonne part des 2,4 milliards de dollars en dépenses publicitaires de J&J est consacrée à la vidéo en ligne. On ne sait toutefois pas quelle portion était réservée spécifiquement à YouTube.

Quelques jours plus tard, Starbucks, Wal-Mart et PepsiCo ont ajouté leur nom à une liste qui compterait maintenant plus de 250 annonceurs.

Du côté de Google, qui possède YouTube, on prend évidemment cette situation très au sérieux. On assure aux annonceurs et au public que des mesures sont présentement mises en place.

Parmi celles-ci, notons de meilleurs paramètres de contrôle offerts aux annonceurs pour exclure des canaux sur lesquels ils ne souhaitent pas voir leurs publicités. De plus, par défaut, leurs messages seront diffusés sur des chaînes reconnues comme fiables par YouTube. Il reviendra aux annonceurs d’étendre la portée de leurs publicités s’ils le souhaitent.

Un effet de l’automatisation de la pub

Fin 2016, Kellogg’s a décidé de ne plus afficher de publicités sur le site de droite Breitbart News. Contrairement à Google, le site de nouvelles n’a pas bien accueilli la décision du géant de l’agroalimentaire. En effet, Breitbart a appelé ses lecteurs à boycotter l’entreprise américaine.

Ce genre de situation est une autre des conséquences de l’automatisation de la publicité. Bien qu’efficace pour rejoindre des cibles bien précises, l’achat automatisé de publicités via des plateformes amène certains annonceurs à découvrir, après coup, que leur message est diffusé sur des sites dont le contenu ne correspond pas à leurs valeurs. Dans d’autres cas, celui-ci se retrouve au centre d’une nouvelle qui ne cadre absolument pas avec leur message. Et si les annonceurs sont au fait du fonctionnement de l’achat automatisé de publicités, le public, lui, ne comprend pas toujours pourquoi une marque respectée est «associée» à du contenu répréhensible.

Google a beau posséder beaucoup de moyens et des technologies avancées, des centaines d’heures de vidéos sont mises en ligne chaque minute sur YouTube. Comment valider tout ce contenu, et aussi, comment dissocier rapidement et efficacement ce qui est convenable de ce qui ne l’est pas?

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