Des employés prêts à quitter leur entreprise si la flexibilité au travail actuelle n’est pas maintenue
30 juin 2021
Quel sera le futur du travail ? Une nouvelle étude, cette fois signée EY, tente d’apporter quelques éléments de réponses. En voici les faits saillants.
Une de plus. Les enquêtes se multiplient sur la thématique du retour au travail. Le dernier coup de sonde en date provient de la firme EY et questionne les employés sur le travail réinventé.
On y apprend notamment que la grande majorité (93 %) des répondants garderont probablement leur emploi actuel au sein de leur organisation pendant au moins les 12 prochains mois, s’ils disposent de souplesse quant à l’endroit où ils travaillent et à leur horaire.
Le chiffre le plus inquiétant et riche d’enseignements pour les employeurs est à venir : plus de la moitié des répondants (54 %) indiquent qu’ils quitteraient leur entreprise si les modalités de travail flexibles quant au choix de l’horaire et du lieu de travail ne sont pas reconduites après la pandémie. Un avertissement à garder en tête !
Que vous le sachiez – et l’acceptiez – ou non, vos employés ont subi une transformation définitive, et il sera impossible de renverser la vapeur, explique Darryl Wright, associé, Services consultatifs, EY Canada. Les employés ont adopté les conditions de travail flexibles rendues possibles par les technologies de télétravail. Et ils ne s’attendent pas à ce que cette réalité prenne fin après la pandémie. Voici donc un moment charnière pour tous les hauts dirigeants – du chef des ressources humaines au chef de la transformation, en passant par le chef de la direction – qui devront faire preuve de collaboration afin de redéfinir un modèle qui assurera à la fois un retour au travail sécuritaire et la transformation physique du milieu de travail. »
Que veulent les employés ?
Le sondage d’EY révèle que 9 employés sur 10 veulent de la souplesse. Même lorsqu’ils se voient offrir la possibilité de profiter de services de premier plan dans un bureau désigné, 67 % des employés préfèrent avoir plus de flexibilité quant au choix du lieu et de l’horaire de travail, les répondants étant 1,4 fois plus nombreux à vouloir davantage de flexibilité quant au choix de l’horaire.
Bien que les données préliminaires indiquent que les employés sont tout aussi productifs lorsqu’ils travaillent à domicile, et qu’ils apprécient la souplesse dont ils profitent, on ne sait pas encore quels seront les effets à long terme du télétravail, notamment en ce qui a trait à ce qui a été perdu à cause de la disparition des interactions en personne comme l’encadrement et le mentorat, ajoute M. Wright. Il vous faudra aussi tenir compte de la configuration des espaces de bureaux, de la façon d’encourager certaines méthodes de travail et de la manière de mieux soutenir le bien-être physique et mental des employés. Il est essentiel d’agir en ce sens afin d’établir une culture organisationnelle solide qui présente un avantage concurrentiel. »
Une pandémie qui a eu des effets positifs malgré tout sur la culture organisationnelle
À l’heure actuelle, les trois quarts des répondants donnent une note minimale de 7 sur une échelle de 1 à 10 pour leur satisfaction au travail.
De plus, 48 % des employés croient que la culture de leur entreprise s’est améliorée depuis le début de la pandémie, le secteur des services publics affichant le taux de changement le plus favorable, alors que les secteurs des transports et des soins de santé se classent parmi les plus faibles.
Les organisations devront continuer de tirer parti de la portée des technologies et des gains en flexibilité pour mettre sur pied des équipes et une culture qui soutiennent l’innovation et la productivité, que ce soit dans un environnement de travail physique ou virtuel, affirme M. Wright. Car même si près de la moitié des répondants ont constaté un changement positif dans la culture de leur entreprise, il en reste une autre moitié qui n’a constaté aucun changement ou qui estime que la situation s’est détériorée, et il faut y voir. »
Une partie de ce changement de culture tient au fait que les employés s’attendent à ce que les employeurs fassent preuve de transparence, prennent position et favorisent activement la santé et la sécurité de leurs employés.
En fait, près des deux tiers des répondants (61 %) s’attendent à ce que leur entreprise exige la vaccination de tous les employés avant un retour physique sur les lieux de travail.