Et si vous deveniez un employé «boomerang»?

Pourquoi a-t-on l’impression que, pour progresser, il faut toujours regarder en avant et jamais en arrière? Une opportunité de carrière se trouve peut-être chez un ancien employeur. Gros plan sur l’employé boomerang.

16 mars 2018

Si, depuis une dizaine d’années, le saute-mouton professionnel est devenu la réalité de plusieurs travailleurs, on commence maintenant à entrevoir la conséquence prévisible, soit des travailleurs qui ont fait le tour du carré de sable et qui reviennent vers leur premier employeur. D’où le nom qu’on leur attribue d’employé «boomerang».

Dans un sondage de 2015 mené par le site WorkplaceTrends, on apprend que la pratique est de plus en plus acceptée par le personnel RH et les employeurs, même si elle ne fait pas encore l’unanimité.

En fait, 50 % des responsables RH avouent que leur organisation a déjà eu pour politique de ne pas engager d’anciens employés qui sont partis de leur propre chef. Mais, les mentalités changent, car il y a désormais 76 % des responsables RH et 66 % des gestionnaires qui se disent ouverts à cette option de recrutement.

Par ailleurs, il semble y avoir un frein psychologique chez les travailleurs eux-mêmes. Dans ce même sondage, seulement 15 % des employés sondés avaient expérimenté un retour au bercail, alors qu’à peine 40 % considèreraient une offre d’un ancien employeur.

Les avantages

Retourner chez un ancien employeur offre pourtant de nombreux avantages. Tout d’abord, mettre une relation professionnelle «sur pause» peut avoir l’effet bénéfique de remettre les compteurs à zéro. Pendant la pause, l’employeur et le travailleur ont eu le temps de faire leur bilan respectif et de mesurer la valeur réelle de l’ancien partenaire.

En tant qu’employé boomerang, on entre dans une entreprise que l’on connaît, mais avec le recul des nouvelles expériences acquises. On entre dans de nouvelles fonctions, mais sans avoir à tout apprendre de A à Z. En ce sens, on est doublement efficace et productif dès le jour 1. La facilité d’intégration est d’ailleurs l’avantage principal qu’y voient les responsables RH et les gestionnaires du sondage de WorkplaceTrends.

Ensuite, l’employé boomerang connaît les us et coutumes de l’organisation. Il est donc en mesure de négocier ses conditions de travail et de discuter de son nouveau rôle en toute connaissance de cause. Cela, tout en faisant miroiter les nouvelles perspectives et le bagage d’expérience qu’il apporte à l’entreprise.

Les mises en garde

Même si le retour au bercail s’avère gagnant-gagnant pour les deux parties, il ne faut pas s’attendre à un retour triomphant pour l’employé boomerang. Selon le sondage de WorkplaceTrends, un tiers des responsables RH et des gestionnaires s’inquiètent qu’un tel employé quitte le bateau à nouveau, et un quart craignent qu’il n’ait acquis aucune nouvelle compétence.

Les employés boomerang doivent donc faire leurs preuves. Et aussi, ne rien prendre pour acquis. Dès le jour 1, on prend le temps de se présenter à chaque membre de l’équipe et on garde en tête que les choses ont eu le temps de changer depuis son départ.

Bon retour au bercail!