Êtes-vous doué pour recevoir la critique?
Pas vraiment, si on se fie à une étude de la chercheuse Francesca Gino, qui a découvert que les travailleurs ont tendance à fuir les collègues qui donnent de la rétroaction négative… On se penche sur la question de la critique au travail.
6 février 2017
Être capable de recevoir la critique est un atout à bien des égards. Comme employé, c’est en reconnaissant ses faiblesses que l’on peut tenter de les corriger et ainsi être plus performant au travail. Comme patron, c’est en acceptant d’entendre la grogne que l’on parvient à instaurer un sain climat de travail.
Or, malgré ces avantages, on s’aperçoit qu’accepter la critique n’est pas si naturel en fin de compte. Dans une étude conduite par Francesca Gino, professeure à la Harvard Business School, les employés ayant reçu d’un collègue une évaluation plus négative que l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes avaient 44 % plus de chances de rompre leur relation avec ce collègue trop critique.
Avant de se braquer: comprendre
Comment faire, donc, pour abaisser son seuil de sensibilité et apprendre à recevoir la critique dignement? Le mentor et conseiller en développement organisationnel Gérard Perron suggère, dans une vidéo qu’il a publiée sur le sujet, de commencer par se placer dans un contexte favorable.
Si la personne commence à faire sa critique en public, on a avantage à lui demander d’aller un peu plus loin (dans une autre pièce, par exemple). Nos émotions, explique le conseiller, sont plus faciles à gérer en privé qu’en public.»
Avant de se braquer, c’est important de comprendre le fond de la critique qui nous est adressée.
On pose des questions, dit Gérard Perron. Peux-tu être plus précis… Me donner des exemples… On essaie de décoder ce qui se passe.»
On voudra ensuite gagner du temps, en proposant un délai de réponse raisonnable à son interlocuteur:
On a avantage à ne pas répondre de façon impulsive ou émotive, dit Gérard Perron. On veut revenir avec une réponse réfléchie.»
Deux scénarios sont alors possibles: si on est d’accord avec la critique, on fait son mea culpa et on corrige la situation. En cas de désaccord, on communique sa position de façon circonscrite, en se basant sur des faits objectifs.
Un impact sur le salaire et le rendement
Dans le cadre de leur étude, Francesca Gino et son équipe ont pu avoir accès aux bonus annuels des participants. Et devinez quoi? L’humilité paie.
En effet, les chercheurs ont découvert que les employés qui avaient rompu leur relation avec les collègues trop critiques recevaient en moyenne des bonus à la performance plus bas que ceux qui poursuivaient leurs relations coûte que coûte. Il y a donc un incitatif financier à la clé!
Dans tous les cas, la conclusion de Francesca Gino est sans équivoque:
Si vous êtes sérieux dans votre désir de vous améliorer au travail, alors vous devriez vous assurer de développer et d’entretenir des relations avec des personnes qui sont prêtes à vous dire vos quatre vérités.»
Voilà qui est dit!