Fifty, la start-up qui aide les collaborateurs à prendre des (bonnes) habitudes de travail Reviewed by Kévin Deniau on . 4 mars 2021 Stop talking. Start doing! Le slogan de la jeune entreprise parisienne Fifty, créée en 2018, annonce la couleur. Son objectif ? S’attaquer au passag 4 mars 2021 Stop talking. Start doing! Le slogan de la jeune entreprise parisienne Fifty, créée en 2018, annonce la couleur. Son objectif ? S’attaquer au passag Rating: 0

Fifty, la start-up qui aide les collaborateurs à prendre des (bonnes) habitudes de travail

4 mars 2021

Stop talking. Start doing! Le slogan de la jeune entreprise parisienne Fifty, créée en 2018, annonce la couleur. Son objectif ? S’attaquer au passage à l’action dans les formations et les transformations. Portrait.

J’ai travaillé pendant 4 ans dans une grande entreprise (NDLR : Procter & Gamble) et j’ai donc eu la chance d’avoir une multitude de super formations en management, en leadership, en vente… raconte Alexia Cordier, sa cofondatrice. Malgré tout, j’ai senti cette frustration de pouvoir apprendre plein de choses mais, en revenant au bureau, de ne pas réussir à les exploiter concrètement dans mon quotidien. Ce qui amène à une forme de désengagement à la longue”.

C’est ainsi de ce constat qu’est né Fifty, une plateforme Saas de “eDoing”, autrement dit d’accompagnement du “savoir au faire”. Concrètement, au lieu que le collaborateur ait des conseils sous forme de textes ou de vidéos, il va plutôt avoir des micro actions (qui prennent entre 5 et 10 minutes) à réaliser, tout en travaillant.

On investit énormément dans la transmission et le partage de connaissances mais c’est dur de changer les comportements derrière”, précise l’entrepreneuse. Nous, au lieu d’apprendre aux gens, on va les aider à agir.”

Un exemple concret. A la place de s’entendre dire lors d’une formation “il faut plus écouter son équipe”, le ou la manager pourra avoir comme micro action « Lors de la prochaine réunion d’équipe, je fais un tour de table au début”. Mieux : la solution permet de donner une échéance ou une date précise pour la réalisation de l’action, par exemple “demain à 11h”.

Cette implémentation d’intention augmente la probabilité de réaliser cette action de 45 %”, affirme Alexia Cordier.

Théorie du Nudge

La startup se base en effet sur les sciences comportementales et notamment la théorie du Nudge, développée par le prix Nobel d’économie en 2017, Richard Taler, Cette dernière étudie tous les mécanismes qui s’appuient sur les biais cognitifs pour passer de l’intention à l’action. Cela peut aller de la (fameuse) mouche dans les urinoirs pour éviter de faire ses besoins à côté, aux fenêtres indiquant l’heure de la dernière réservation qui apparaissent quand on se renseigne sur un hôtel.

La première employée de Fifty est d’ailleurs une doctorante en sciences comportementales et l’entreprise compte également parmi ses investisseurs, Olivier Sibony, un expert reconnu du sujet.

Classée N°1 des HR Tech Formation en 2020 par le cabinet de conseils en stratégie Akoya, la jeune pousse compte 3 000 micro actions dans sa banque, qui sont adossées selon un référentiel de compétences.

Quand nos clients vont nous dire qu’ils veulent passer à l’action sur tel ou tel sujet, on va matcher leur besoin avec nos micro actions pour que cela soit pertinent et qu’il n’ait pas à repartir d’une page blanche,” précise Alexia Cordier.

Autonomie et anonymat

Il est important de noter que les entreprises peuvent voir les actions réalisées collectivement, autant au niveau du type d’actions que des départements en interne… mais personne, en dehors du salarié lui-même, ne peut voir qui fait quoi individuellement.

C’est anonyme. Notre philosophie, c’est vraiment de rendre les collaborateurs autonomes et de fonctionner en bottom up, mais pas que cela se transforme en flicage,” explique-t-elle.

Ce sont d’ailleurs les collaborateurs qui choisissent leurs actions et décident librement s’ils veulent passer à l’action ou non.

Toute la question est aussi celle de la perduration de ces habitudes dans le temps. Fifty recommande ainsi de mener 2 micro actions par semaine pendant 3 mois.

On aide à passer à l’action pour la première fois. Puis, on fait répéter l’action pour développer une habitude. Il n’y a pas de règle stricte ensuite. Fifty va demander à l’utilisateur si c’est devenu une habitude et, si c’est le cas, cela signifie que la personne n’a plus besoin de l’outil.”

La startup compte 15 salariés et des gros clients comme Vallourec, La Poste, Orange ou EDF qui paient un abonnement annuel par collaborateur. Un modèle qui ressemble à l’entreprise californienne Humu, fondée en 2017 par une ancienne DRH de Google.

Et sans grande surprise, ce sont les micro actions liées au contexte sanitaire qui ont eu le plus de succès en 2020. Notamment celles liées au télétravail comme “Fixer aujourd’hui votre heure de déconnexion à la fin de la journée”, “Proposer un café virtuel à votre manager pour avoir plus de lien social” ou encore… “allumer votre caméra pour la prochaine réunion en visio” !

A propos de l'auteur

Kévin Deniau
Journaliste numérique - Isarta Infos

Passionné par le marketing et les nouvelles technologies, Kévin a travaillé en tant que journaliste économique. Il a également été entrepreneur. Vous pouvez le contacter sur Twitter @kdeniau ou par courriel kevin.deniau@isarta.com

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