Intimidation silencieuse : comment prendre sa place dans une réunion face à de fortes personnalités ?
26 septembre 2024
En tant qu’introverti, il n’est pas toujours facile de faire valoir ses idées (aussi bonnes soient-elles!) dans une réunion. Surtout lorsqu’on a devant soi de fortes personnalités qui prennent beaucoup de place ou, parfois, qui font de « l’intimidation silencieuse ». Quelles sont les techniques à utiliser pour sortir du rôle passif dans lequel on s’est cantonné ? Nous avons abordé la question avec Linda Valade, auteure du livre Intimidation silencieuse, j’te vois ! et spécialiste en communication non verbale.
1. Soigner sa posture
Commençons par ce qui dépend de soi. De ce que l’on peut faire soi-même, avant même de regarder ce que les autres font autour de nous. Linda Valade conseille ainsi de préparer le terrain d’une intervention en portant une attention particulière à sa posture.
Avant de prendre la parole, la personne peut prendre une posture droite, assurée, tout en cherchant à occuper physiquement de l’espace. Je pose mes pieds au sol, de manière écartée. J’ouvre les épaules, je dégage les organes vitaux et je pose les mains sur la table ou sur les hanches, » énumère-t-elle.
Cette piste peut sembler triviale. Or, elle est justifiée par la science. En 2013, une chercheuse d’Harvard a montré que si un individu adoptait pendant 120 secondes une posture droite et pleine d’assurance, cela ferait augmenter le niveau de testostérone de 20% et diminuer le niveau de cortisol (hormone de stress) de 25%.
C’est extrêmement puissant, fait valoir la consultante. Lorsque l’on prend une posture comme celle-là , il y a quelque chose qui se passe dans notre cerveau. C’est loin d’être anodin », explique-t-elle.
2. Préparer son intervention
Deuxième angle d’attaque, la préparation.
Si on sait que la réunion aborde un sujet, c’est intéressant de noter 2 ou 3 points que l’on voudra apporter à la discussion. Ça permet d’avoir déjà une structure en tête. Si le regard de l’autre me déstabilise, je peux reprendre le fil en me rapportant à mes notes, » conseille-t-elle.
À son tour de parole, Linde Valade suggère d’annoncer les paramètres de son intervention (« Il y a 2 points que j’aimerais aborder »), pour s’assurer de garder « le bâton de parole » jusqu’à la fin de son discours et ainsi éviter de se faire couper la parole.
3. Chercher ses allié·es
Lorsque c’est à nous de prendre la parole, ce n’est plus le temps de s’inquiéter de ce qu’on fait de bien ou de mal, ou de trop se soucier de sa posture. La meilleure manière de se couper de son audience ? Laisser une trop grande part à son « discours interne ».
Si on se parle à soi-même en même temps que l’on parle à son auditoire, ça va être très difficile d’être intéressant. Pour captiver son auditoire, il faut être à 100% dans le moment présent. La communication n’est jamais juste dans un sens. C’est un mécanisme qui est toujours bidirectionnel. »
La consultante suggère à la personne qui prend la parole de balayer la salle du regard. D’une part, on pourra repérer ceux qui « n’écoutent pas » et tenter de les raccrocher aux propos. Mais aussi, et plus important encore, c’est l’occasion de voir qui sont nos allié·es.
Quand on prend la parole, nos allié·es sont très aidants. En balayant, on peut remarquer les personne penchées vers l’avant, qui acquiescent et qui écoutent avec attention. Regarder ces personnes peut nourrit notre confiance et nous donner un peu de courage. »
4. Nommer les comportements inadéquats
Malgré ces trois premiers conseils, il peut arriver de se trouver en présence de fortes têtes, des personnes qui tenteront de nous intimider de manière « silencieuse ». Comment ? En roulant des yeux, en soupirant, en nous coupant la parole, en empiétant sur notre espace physique…
Une première stratégie consiste à nommer un comportement inadéquat chez l’individu. La personne qui coupe la parole, on peut simplement lui dire: ‘Je vais vous donner la parole quand j’aurai terminé’, et là on vient de nommer son comportement inadéquat. Ce sera beaucoup plus difficile de recouper la parole. »
Ces techniques, bien sûr, demandent de la pratique. Le soutien d’un ou d’une gestionnaire attentif/ve à ces situations peut aussi faire une grande différence. La parole n’est pas un droit absolu… C’est quelque chose qui se partage avec douceur et bienveillance.
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