La logistique, ce talon d’Achille des PME de commerce en ligne
28 septembre 2023
Dans une série de 10 vidéos diffusées cet été, un organisme dédié aux PME lève le voile sur un aspect sous-estimé du commerce électronique : la logistique. Un aspect, de toute évidence, qui donne bien des maux de tête aux entreprises. Nous avons profité de la sortie de ces capsules pour faire le point avec Souad Laïdi, directrice commercialisation des innovations, logistique du commerce électronique de l’organisme eLog, associée à l’initiative. Â
Ce que je constate, c’est que les PME ont une faible maturité logistique, annonce la directrice de eLog. Généralement, les entreprises qui viennent vers nous ne connaissent pas les systèmes et les applications à utiliser pour gérer leur inventaire. Beaucoup de nos clients fonctionnent avec des fichiers Excel. »
En contrepartie, les petites entreprises ont le réflexe de vouloir « tout faire elle-même », stocker les produits, gérer les envois et les retours, s’occuper du commerce en ligne, sans nécessairement prendre le temps de calculer ce qui serait le plus avantageux pour leur situation particulière.
Le retour à la logistique tierce partie – les 3 PL – reste peu connu. Les gens disent : « cela coûte cher », mais ils n’ont pas toujours pris le temps d’évaluer les coûts de toutes les options. Les entreprises veulent garder leurs stocks chez eux, pour garder un Å“il dessus. »
L’option de la tierce partie
Souad Laïdi fait valoir qu’un bon partenaire « 3PL » peut grandement simplifier le volet logistique de l’entreprise.
Ils ont des systèmes de gestion d’entrepôt très robuste et ils disposent de la technologie pour éviter les erreurs. Et aussi, accéder à de meilleurs tarifs de livraison, compte tenu de leur volume d’expédition. Un autre avantage est la gestion des pics – lorsque l’entreprise a un boom de vente, à Noël ou un autre moment, elle n’a pas besoin d’embaucher du personnel supplémentaire pour gérer cette demande et ensuite renvoyer les employés en janvier, » indique-t-elle.
Bien sûr, les PME peuvent s’occuper elles-mêmes de leur logistique, en totalité ou en partie. Et elles ne sont pas sans ressource. Il existe des applications pour gérer les stocks en temps réel. Pour la livraison, il existe différentes approches pour réduire ses coûts.
Il existe des plateformes comparateurs de tarifs. Ces dernières permettent aux entreprises de comparer des tarifs de transport à l’avance et de choisir le bon transporteur sans devoir négocier avec chacun. En tant que petite entreprise, l’avantage, c’est que c’est rapide et économique. L’inconvénient, c’est qu’on ne bâtit pas d’historique avec un seul transporteur pour pouvoir négocier. Mais ça reste quand même une bonne solution pour l’entreprise qui commence à vendre un produit. »
Trouver le bon prix, un difficile équilibre
En début de pandémie, le commerce en ligne posait problème à plusieurs PME. Une majorité de commerçants ont pris un virage numérique forcé, sans comprendre toutes les implications du commerce électronique.
L’objectif n’est pas de compétitionner avec Amazon, nuance la directrice, mais de survivre aux standards qu’elle a imposés : les clients s’attendent à recevoir les commandes rapidement, de pouvoir les retourner sans frais, etc. »
Découlant de cet enjeu, plusieurs entreprises peinent à fixer le « bon prix » pour leurs biens, soit le prix qui leur permettra de couvrir tous leurs coûts logistiques.
J’ai accompagné plusieurs entreprises qui avouaient ne pas être rentables en ligne. Si on a un produit unique dans le marché, on a une plus grande marge de manœuvre pour fixer son prix. Autrement, on doit faire des recherches et s’aligner sur ce que fait la compétition. Il y a des entreprises qui, pour se faire connaître, vont vendre à perte. »
Il n’y a pas à dire, les vidéos arrivent à point… face aux nombreux défis logistiques que vivent les entreprises!
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