La nouvelle politique de télétravail d’Airbnb va-t-elle devenir une norme ?
8 juin 2022
« Vivre et travailler de partout ». Voici le slogan annoncé le 28 avril dernier par Brian Chesky, le cofondateur et dirigeant de la célèbre plateforme de location de logements entre particuliers Airbnb.
Dans un courriel envoyé à l’ensemble des 6 000 salariés de l’entreprise, ce dernier a détaillé les évolutions en matière de politique de travail de son entreprise, qui a traversé une violente secousse durant la pandémie et l’arrêt brutal des voyages internationaux.
Il y a vingt ans, les start-ups de la Silicon Valley ont popularisé l’idée des bureaux à aire ouverte et des avantages sur site, qui ont rapidement été adoptés par les entreprises du monde entier. Les start-ups d’aujourd’hui ont adopté le travail à distance et la flexibilité, et je pense que cela deviendra la manière prédominante de travailler dans dix ans. C’est la direction que prend le monde », indique-t-il en introduction.
Voici les nouveaux principes qui ont régissent le travail chez Airbnb et qui ont pour but de combiner l’efficience du travail à distance et les connexions humaines ainsi que la collaboration d’une présence au bureau.
1. Le choix de travailler du bureau ou de la maison
Flexibilité : chaque employé peut choisir d’où il sera le plus productif. Une règle déjà en place dans de nombreuses organisations qui, a minima, demandent par le biais de sondage, les volontés de chacun.
Chez Airbnb comme ailleurs, rappelons que certaines fonctions ne peuvent s’occuper que depuis le bureau ou des endroits spécifiques.
2. La possibilité de travailler n’importe où dans le pays sans changement de rémunération
Ce deuxième point est plus original déjà. En effet, beaucoup d’entreprises prennent en compte le coût de la vie dans leur politique salariale. Chez Airbnb, si un employé déménage « de San Francisco à Nashville ou de Paris à Lyon », il restera payé de la même façon.
Les salariés qui prennent la décision de se déplacer doivent toutefois avoir une discussion avec leur responsable afin de s’entendre sur des critères de performance, d’horaires de travail (en cas de décalage horaire) ou de disponibilités lors de réunions. A noter que les déménagements internationaux ne sont pas compris dans cette politique. Du moins, pas cette année, précise Brian Chesky.
3. La flexibilité de travailler et de voyager partout dans le monde
Là, on s’approche des notions les plus avant-gardistes : à partir de septembre, tous les employés des Airbnb pourront vivre et travailler dans plus de 170 pays, à raison de 3 mois maximum par pays. Il suffit d’avoir une adresse permanente sur place. A charge à l’employé de faire les démarches nécessaires pour son visa.
4. Des réunions d’équipes et des événements sociaux réguliers
Afin que les salariés puissent malgré tout se voir autrement que par Zoom, des sessions de travail obligatoires en présentiel seront organisées environ une semaine tous les trimestres, voire plus pour les responsables d’équipes.
Les raisons de cette politique de télétravail et de flexibilité très poussées sont claires pour Brian Chesky :
Nous voulons embaucher et retenir les meilleures personnes du monde (comme vous). Si nous limitions notre vivier de talents à un rayon de déplacement autour de nos bureaux, nous serions fortement désavantagés. Les meilleures personnes vivent partout, elles ne sont pas concentrées dans une seule région. Et en recrutant dans un ensemble diversifié de communautés, nous deviendrons une entreprise plus diversifiée. »
Une culture qui repose toutefois sur un mot clé : la confiance !
Je comprends l’anxiété de ne pas voir les gens dans un bureau – comment pouvez-vous savoir si vos employés font leur travail quand vous ne pouvez pas les voir ? Pour moi, c’est simple : Je vous fais confiance, et la flexibilité ne fonctionne que si vous faites confiance aux membres de votre équipe », assure-t-il.
Une prise de position en opposition assez radicale avec le fantasque président de Tesla, Elon Musk, qui, dans un récent courriel à ses cadres soulignait :
Tout le monde chez Tesla est tenu de passer un minimum de 40 h au bureau par semaine. Si vous ne vous présentez pas, nous considérerons que vous avez démissionné”.
Pour lui, le télétravail n’était que dû au fait de la situation exceptionnelle de la pandémie. Rappelons également que Tesla produit des voitures. Le monde des usines n’est pas celui du numérique.
Et vous, vous penchez plutôt du côté de la vision de Brian Chesky ou d’Elon Musk ?