Le «coffee badging», l’art de faire des petits aller-retour au bureau Reviewed by Philippe Jean Poirier on . (Source : cottonbro studio, Pexels) 17 juin 2025 Beaucoup d'employeurs préfèreraient que les employés reviennent le plus souvent possible au bureau. Des employé (Source : cottonbro studio, Pexels) 17 juin 2025 Beaucoup d'employeurs préfèreraient que les employés reviennent le plus souvent possible au bureau. Des employé Rating: 0

Le «coffee badging», l’art de faire des petits aller-retour au bureau

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(Source : cottonbro studio, Pexels)

17 juin 2025

Beaucoup d’employeurs préfèreraient que les employés reviennent le plus souvent possible au bureau. Des employés, eux, trouvent le moyen de contourner cet impératif en se présentant sur leur lieu de travail juste pour assister aux réunions d’équipe. Ces petits aller-retour furtifs ont un nom : le «coffee badging». Explications.

La firme Owl Labs a introduit le vocable «coffee badging» dans son rapport annuel des tendances RH en 2023. Déjà à cette époque, elle évaluait que 58% des employés américains en travail hybride admettaient aller quelques heures au bureau – pour collecter un «badge» de présence – pour ensuite retourner à la maison.  

Le ‘coffee badging’ est un phénomène lié au travail hybride, où des employés viennent au travail faire acte de présence et obtenir le crédit d’être venu au bureau brièvement pour ensuite retourner faire du télétravail. Ils restent juste assez longtemps pour prendre un café et dire bonjour», explique-t-on sur le site de l’entreprise.

En 2025, la tendance avait fléchi à 44%. Toutefois, le sondage ne dit pas si la pratique est occasionnelle ou systématique.

L’été dernier, Amazon a haussé le ton envers ses employés pour les forcer à honorer leurs trois journées complètes de présence au bureau par semaine. À cet égard, on doit reconnaître que le phénomène existe bel et bien.

Dans un petit sondage LinkedIn, nous avons découvert que la large majorité des travailleurs hybrides préfèrent passer la journée complète au bureau, tant qu’à se déplacer.

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(Source : LinkedIn)

Les 20% qui admettent quitter le plus tôt possible ne peuvent pas être ignorés non plus. Parmi les répondants, Annick (nom fictif) occupe un emploi administratif dans une entreprise de construction. En théorie, elle a le droit à deux jours de télétravail par semaine. Mais, dans la réalité, elle se présente rarement plus d’une fois au bureau et quitte dès la fin de ses réunions.

Dans mon milieu de travail, c’est une petite guéguerre que les gens se font, raconte-t-elle. Ceux qui doivent venir à temps plein au bureau (par exemple, les gens de la paie ou de la comptabilité) surveillent qui ont droit au travail hybride. Donc, pour ne pas s’attirer la jalousie et les plaintes de ceux obligés de rester, nous assistons aux réunions et repartons discrètement, Â» admet-elle.

Annick a plusieurs raisons de préférer le travail à la maison:

Je gagne un temps extraordinaire en évitant les transits. Ensuite, dans un bureau ‘open space‘, on entend tout ce qui se dit. Donc, on a du mal à se concentrer. Et on est souvent dérangé par les collègues qui viennent « juste Â» saluer. Ã€ la maison, c’est tellement plus calme, avec mon espace de travail bien aménagé. Je peux me concentrer pleinement. »

Les employeurs doivent dès lors se poser la question : veulent-ils des employés qui font acte de présence au bureau – toute la journée – ou des travailleurs qui prennent leur métier au sérieux en se donnant les moyens d’être productifs, au bureau et à la maison ?


A propos de l'auteur

Philippe Jean Poirier est un journaliste qui se passionne pour les mots, l’écriture, la recherche, la collecte de témoignages, les tendances sociétales et les raisons souterraines qui alimentent l’actualité. Email: pj_poirier@isarta.com

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