Le département RH, terreau fertile des projets en IA générative

12 juin 2024

Lors de la 7e édition du Salon Connexion, la fonction RH a bénéficié d’un traitement royal avec la création d’un «Village RH». Et pour cause : selon les experts de la transformation numérique, le département RH constitue un des premiers candidats à considérer pour un projet-pilote en IA générative. 

Petite nouveauté cette année du Salon Connexion : la création du « Village RH », pour voir comment les professionnels RH s’approprient l’IA générative. Lors de la conférence d’ouverture du Village, Jean-Baptiste Audrerie, président de la firme Nexa RH, annonçait avoir trouvé, avec une collègue, plus de «50 cas d’utilisation» de l’IA dans les processus RH.

Et selon ses estimations (basées sur les études récentes), il serait possible d’aller chercher des gains de productivité de 30% à 40% en déployant des «agents virtuels» entraînés pour accomplir des tâches RH. Ce n’est pas rien. 

Les RH sont l’un des secteurs qui peut certainement le mieux bénéficier de l’IA», dit-il sans détour.  

Les cas d’usage qu’il a identifiés touchent à toutes les facettes de l’expérience employé:

• Création d’un agent virtuel pour répondre aux questions des employés (au début des années 2010, des études ont montré que les travailleurs du savoir passent de 1,8 à 2,5 heures à chercher de l’information)
• Utilisation de plateforme de création vidéo pour bâtir de “courtes formations” visant à transmettre des informations pour l’intégration des employés ou sur la santé et la sécurité (selon Jean-Baptiste Audrerie, une courte formation d’une heure pourra être créée en 15 minutes plutôt que quarante heures) 
• Tri et analyse de CV

On le voit chez nos clients qui ont créé des départements de gestion de la connaissance, poursuit-il. Il y a quelques années, on avait perdu ce concept de vu. Maintenant, on le voit réapparaître, parce que, [avec l’IA générative], on est capable d’aller traduire, synthétiser, lire des documents en masse et changer la façon dont on traite l’information, » résume-t-il. 

Dans sa conférence, Jean-Benoit Dubé, directeur de la stratégie numérique de la firme Mirego, avait de bons exemples internes à donner sur le plan de la gestion de la connaissance. Il a ainsi expliqué comment son entreprise utilisait l’IA générative pour documenter et synthétiser les réunions d’équipe. Puis, plus largement, pour documenter les projets et pour créer des documents de soumission à travers un agent virtuel nommé Fée clochette :

Quand on répond à un appel d’offres auprès d’un client, [celui-ci] nous pose toujours un peu les mêmes questions : c’est quoi votre méthodologie en termes de design, parlez-moi des projets que vous avez réalisé, parlez-moi de votre équipe… Chaque fois, il faut changer cette description pour refléter ce qu’on veut mettre de l’avant pour chaque client. Je peux alors demander à Fée clochette, peux-tu me dire ce qu’on a fait pour [un client X], tout en mettant de l’avant le travail d’équipe. Jamais je ne remettrai un document sans d’abord le réviser. En même temps, on a maintenant un robot qui connaît mieux Mirego que plusieurs personnes qui travaillent chez Mirego. »

94% de succès chez IBM 

Si on prend le créneau plus précis de la documentation RH, les agents virtuels semblent redoutablement efficaces dans l’enceinte d’IBM.

Dans le domaine des ressources humaines, nous voyons qu’un agent virtuel peut répondre à de nombreuses questions, permettant ainsi aux employés RH de se concentrer sur des tâches de plus grande valeur, nous a confié par courriel le conférencier vedette du Salon, Philippe Sayegh, directeur des ventes en données, Intelligence artificielle et automatisation pour IBM. Chez IBM, nous étions le client zéro pour avoir implémenté AskHR, notre assistant virtuel pour les ressources humaines, qui répond à 94% des demandes sans avoir besoin d’ouvrir un billet. »

Dans sa conférence d’ouverture, Jean-Baptiste Audrerie a rappelé aux professionnels RH que l’IA arrivait dans leur cour, qu’ils le veuillent ou non :

Selon notre analyse du marché, 90% des fournisseurs de logiciels SIRH [locaux et mondiaux] arrivent avec de l’IA dans leur feuille de route au niveau des technologies en 2024. Parfois, il peut juste s’agir d’IA pour générer une description d’emploi. Pour d’autres, ce sera pour éventuellement faire un agent conversationnel avec des candidats ou pour réengager les employés sur une base de connaissances. »  

Plusieurs usages possibles, donc. Le président de Nexa RH a aussi rappelé l’importance de bien « évaluer les opportunités » avant de se lancer.

Le marché va tellement vite ! En réalité, ce sont vos besoins qui doivent piloter les priorités et non pas le marché qui viennent vous dire à quel problème vous attaquer en premier.» 

De sages paroles!

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