Le futur laissera-t-il plus de place aux femmes?
Havas vient de publier une étude Prosumer: The Future Is FeMale. Le sondage indique que nous nous trouvons à un carrefour en ce qui concerne le féminisme, les rapports égalitaires et le retour des rôles traditionnels. Une réflexion autour de cet axe s’impose, tant sur le marché du travail que dans les autres sphères de la société.
21 septembre 2017
Nous devrons faire des choix quant à la place des femmes dans la communauté.
Voilà le principal constat qui ressort des données diffusées par Havas, recueillies auprès de 12 168 hommes et femmes de 32 pays. L’étude Prosumer The Future Is FeMale (Le futur pour elle et lui) trace un portrait très ambigu de la condition féminine chez nous et ailleurs dans le monde.
Au moment où le féminisme et la diversité des genres sont devenus des sujets incontournables dans les médias, il est intéressant de comprendre où se situe le citoyen moyen, explique Stéphane Mailhiot, vice-président de la stratégie de Havas Montréal. Cette enquête démontre à quel point nous sommes, collectivement, à la croisée des chemins. On constate à la fois la présence d’un courant féministe et égalitaire, et d’un mouvement de repli et de retour aux rôles traditionnels.»
Le pouvoir
La grande majorité des répondants de l’enquête prônent un salaire égal pour un travail égal, quel que soit le genre de l’employé. Toutefois, près d’une personne sur deux estime qu’une réelle égalité entre les hommes et les femmes ne verra jamais le jour.
Plus du tiers des hommes et la moitié des femmes soutiennent que le monde se porterait mieux en comptant plus de femmes au pouvoir. Toutefois, plus de 56 % des femmes et 41 % des hommes pensent que les dames n’ont pas concrètement d’influence. Et ce, même si, dans l’ensemble, ils s’entendent pour leur conférer des droits.
Aussi, seulement 31 % des femmes et 17 % des hommes se considèrent féministes.
Ces chiffres démontrent une fois de plus l’écart entre ce que l’on envisage pour l’avancement de la condition féminine et ce qui se passe réellement.
Les distinctionsÂ
Deux Canadiens sur trois préfèrent miser sur une éducation «non genrée». Au Québec, ce sont 75,1 % des répondants à l’étude qui s’avèrent d’accord avec ce principe.
D’autres pays favorisent davantage un enseignement plus traditionnel. Environ 90 % des Russes souhaitent transmettre une éducation établissant des distinctions entre les sexes. En Indonésie, cette proportion s’élève à 100 %.
The Future Is FeMale souligne de surcroît l’iniquité salariale encore omniprésente dans nos sociétés. Les Canadiens croient que la différence entre les salaires des hommes et ceux des femmes est due au sexisme et à la discrimination. Contradictoirement, ils citent aussi parmi les causes: la façon des dames de négocier et le fait que les hommes forment un groupe plus dominant. Dans le reste du monde, on évoque plutôt la maternité comme réponse à l’inégalité en matière d’emploi.
Les stéréotypes
Les Canadiens cantonnent davantage les hommes que les femmes dans une image figée.
Pour 59 % d’entre eux, un homme devrait être typiquement masculin. Alors que pour 41 % d’entre eux, une femme doit de se montrer très féminine.
Au Québec, 57,8 % des répondants pensent que les hommes sont tenus de projeter une image traditionnelle. Puis, 48,8 %, pensent que les femmes gagneraient à faire de même.
La ligne tracée entre les genres semble, pour le moment, très floue. Par contre, près de la moitié des individus interrogés (44 %) croient que ce sont les femmes qui initieront les changements à venir dans le monde. Une proportion de 30 % des hommes des quatre coins de la planète et quatre Milléniaux sur dix affirment la même chose.
Les entreprises et les marques gagneraient donc à laisser plus de place aux femmes, afin de contribuer aux changements tant attendus.