Les 4 « C » du retour au bureau : Culture, Connexion, Coaching et Créativité
25 octobre 2022
Maryjo Charbonnier est la dirigeante principale des ressources humaines de Kyndryl, soit l’ancienne division d’infrastructures d’IBM rescindée en une entreprise indépendante de 90 000 employés répartis dans 63 pays. Panéliste vedette à C2 Montréal, conférence qui s’est tenue du 26 au 28 septembre dernier, la responsable RH a donné une vue des coulisses du retour au bureau dans une entreprise numérique d’envergure mondiale. La bonne nouvelle, c’est que plusieurs des conseils livrés lors de la conférence L’évolution du travail et des loisirs : comment nos comportements façonnent l’avenir, s’appliquent aussi aux petites et moyennes entreprises.
La création de Kyndryl a été officialisée en novembre 2021. Et dès la première retraite stratégique, il a été question de la culture d’entreprise.
Sur deux jours, nous avons consacré une journée entière à parler de notre culture [qui s’incarne par l’acronyme RED – « relentless » en innovation, « empathetic » envers les employés et « devoted » à partager le succès – et les 3F – « flat », « fast » et «focused »] ; par les échos que nous avons eus, les gens étaient surpris, rapportant que, par le passé, les dirigeants n’abordaient que le côté affaires dans ces rencontres. »
La dirigeante RH explique l’importance du sujet, dans un contexte de retour au bureau.
Aujourd’hui, nous nous devons de réfléchir à la culture dans les milieux de travail. C’est un des «Cs» conditionnels au retour au bureau. Nous retournons au bureau pour la Culture, la Connexion, le Coaching et la Créativité», fait-elle valoir.
À ses yeux, la culture se définit comme l’ensemble des messages «dits» et «non dits» qui modèlent les comportements à travers trois vecteurs, celui des systèmes, des symboles et des comportements organisationnels.
Si vous voulez changez la culture, commencez par identifier les comportements [désirés] et identifiez comment ils occurrent ou non dans l’organisation. (…) Si vous voulez changer la culture, demandez à vos employés quels sont les systèmes qui leur causent le plus de frustration, et voyez si vous pouvez faire des gains rapides [en les améliorant]. Ça va envoyer un message plus fort que tout.»
La question du retour au bureau
Au sortir de la pandémie, la jeune entreprise aux allures de multinationale devait décider « comment » et surtout « pourquoi » elle allait ramener des employés dans ses bureaux.
Allons-nous simplement faire comme nous faisions avant? demande la responsable RH. En tant qu’employeurs de choix, comment pouvons-nous donner à nos gens la flexibilité de travailler où ils veulent travailler? Une personne a dit une chose qui a beaucoup résonné [en moi] : maintenant, en tant que leaders, nous devons mériter le transit [de nos employés au bureau]. Permettez-moi de répéter: en tant que leaders, nous avons intérêt à mériter ce transit. »
En fin de compte, la multinationale est parvenue à se mettre dans l’état d’esprit de ses employés.
Ce que nous avons entendu de la part de nos employés, c’est que le temps passé à la maison, pendant la pandémie, a été significatif pour eux. Et ils ne veulent pas perdre cela en retournant au bureau. »
En tentant de définir les lignes directrices du retour au bureau, la division canadienne de Kyndryl a accouché d’un modèle que vante aujourd’hui la dirigeante RH. Il s’agit du « Canadian balance pledge » ou de la promesse canadienne d’équilibre entre le travail et la vie privée.
Cette promesse comporte des éléments concrets tels que : ne pas envoyer de courriel en dehors des heures de travail. Le président [régional] n’envoie pas de communication les vendredi, samedi et dimanche. Nous avons refait le calendrier des jours fériés pour faire des fins de semaine de 4-5 jours. Lorsque des dates de vacances sont arrêtées, l’entreprise s’engage à ne pas déranger les employés durant cette période, etc. »
Voilà autant de mesures qui peuvent s’appliquer aux grandes et aux petites entreprises, fait valoir la dirigeante RH.