Les secrets du fondateur de Connect&Go pour inventer les solutions de paiement du futur
14 mars 2019
Retour sur l’intervention inspirante de Dominic Gagnon, le cofondateur de Connect&Go, un spécialiste des solutions de paiement innovantes, à l’occasion de l’événement eCommerce Québec 2018, dont Isarta était partenaire. Bienvenue dans le futur du paiement !
Dominic Gagnon est un personnage haut en couleur. Son intervention sur les innovations dans le paiement a vraiment stimulé la salle de conférence du Palais des Congrès de Montréal.
Il faut dire que cet entrepreneur volubile connaît bien son sujet : il est à la tête de la société québécoise Connect&Go, qui conçoit des solutions RFID (ou de radio-identification) offrant des expériences client sans friction. Une compagnie pleinement reconnue sur la scène internationale puisqu’elle réalise aujourd’hui plus de 80 % de son chiffre d’affaires à l’étranger, dans 30 pays.
Ses faits d’armes ? Connect&Go a par exemple été le fournisseur de bracelets intelligents lors du SuperBowl il y a deux ans. « Ces derniers permettaient de payer directement », indique Dominic Gagnon.
Cette année, lors du duel entre les Eagles et les Patriots, la société montréalaise est allée encore plus loin : les bracelets ont été remplacés par des tatouages intelligents, dotés d’une puce RFID, écoulés à 60 000 exemplaires ! En moyenne, la hausse des revenus en breuvage et nourriture grâce à ce type de technologie est de 30 %.
Nous facilitons les transactions puisque les utilisateurs n’ont pas l’impression de payer », reconnaît en toute transparence Dominic Gagnon.Â
Une révolution du monde des paiements
La grande force d’Uber, c’est qu’on oublie que l’on paie ! Ce qui n’est pas le cas, par exemple, quand on sort d’un restaurant, où l’on se dit ‘c’était bin bon mais bin cher’. En fait, nous souhaitons ubériser le paiement », indique-t-il.
Connect&Go était également présente lors des derniers Jeux Olympiques à Pyeongchang, en Corée du Sud. Plus de 10 000 bracelets intelligents ont été distribués dans l’enceinte du village olympique. Et l’usage n’était pas seulement le paiement.
Les bracelets contrôlaient en effet les accès des personnes accréditées, mais pouvaient aussi contenir des informations personnelles comme les contacts d’urgence ou les renseignements nutritionnels.
Pour la première fois, il n’y a pas eu d’allergie alimentaire chez les athlètes car le bracelet indiquait les contre-indications lors des repas », assure Dominic Gagnon.
Une culture d’entreprise propice à l’innovation
Mais la partie la plus intéressante de l’intervention fut sans conteste lorsque Dominic Gagnon a évoqué la culture d’entreprise et les mesures prises pour inciter l’innovation en interne.
Par exemple, chez Connect&Go, les salariés qui proposent une innovation peuvent toucher entre 1 % et 3 % des revenus générés sur les trois premières années par cette dernière. Dominic Gagnon cite le cas d’une salariée qui a doublé son salaire sur une année grâce à une idée qu’elle avait proposée (un moyen de paiement intelligent lors des soirées de récolte de fonds).
Alors, comment créer un climat d’innovation ? L’entrepreneur donne quelques conseils :
1) « L’innovation, ce n’est pas de la technologie, c’est de l’humain. Donc chez nous, ce n’est pas un budget techno mais un budget RH », admet Dominic Gagnon.
2) Il faut aussi instaurer une atmosphère qui relativise les échecs. Car, selon lui, la plupart des innovations échouent… mais la plupart des entreprises qui n’innovent pas meurent !
3) L’innovation est partout. « Il faut être ouvert. Notre équipe est originaire de plus d’une trentaine de pays différents. Aussi, on ne refuse pas de voyage, nous avons même une agence de voyage en interne »
4) Il faut s’inspirer des autres industries. Dominic Gagnon cite avec malice celle du porno. « Ils arrivent à faire payer beaucoup de gens pour des vidéos qui sont gratuites, ils sont très forts en marketing ! »
5) Ne pas accepter le statu quo. Chez Connect&Go, quand on devient le meilleur vendeur de sa direction… on est changé de division !
6) Il faut être opportuniste. Dominic Gagnon incite à côtoyer des incubateurs par exemple. Lui s’est d’ailleurs inspiré d’un problème… d’un club échangiste ! « On leur a fait un système de paiement spécifique car il nous avait dit qu’il était difficile de payer quand on est nu », plaisante-t-il.
7) Il ne faut pas avoir peur de prendre l’avion. « Skype ne remplace pas une rencontre physique », indique celui qui va toujours voir directement ses clients ou ses prospects.
Alors, inspiré pour vos prochaines innovations ?