Les subtilités d’un CV en 2022
24 mai 2022
Dans les deux dernières années, les communications en entreprise se sont virtualisées à vitesse grand V. Nous échangeons par courriel et par les médias sociaux, aussi bien avec des collègues que de potentiels employeurs. Quel en est l’impact sur le CV ? Si on compare à l’époque du CV papier, écrit-on ce document encore de la même façon en 2022 ? Nous avons planifié une petite session de questions-réponses en rafales avec Jessica Gohier, présidente de Profilia, une entreprise spécialisée dans la rédaction de CV, de lettre et de profil LinkedIn.
Isarta Infos : Quel est le format idéal pour un CV «numérique» – un document Word, PDF, Jpeg, autres ?
Jessica Gohier : Quand on applique en ligne, c’est préférable de soumettre un document Word «doc» ou «docx» — ou PDF, si c’est ce qui est demandé — , car on veut que le système ATS [Appliquant Tracking System] puisse faire la lecture des mots-clés.
Si on l’envoie un CV par courriel, à une personne en particulier, c’est préférable de le sauvegarder en format PDF, surtout lorsqu’on a inclus des polices spéciales ou des éléments graphiques.
De manière générale, la règle d’or est bien sûr de suivre les directives de l’employeur, lorsqu’il y en a.
Quand on envoie le CV par courriel, est-ce préférable de joindre le document en pièce jointe ou en lien dans le nuage?
J. G. : On veut faciliter la vie de la personne qui reçoit le document. Je conseille donc de mettre en pièce jointe, pour éviter les problèmes de connexion ou de droit d’accès au document.
Sachant que plusieurs recruteurs consultent les médias sociaux des candidats, est-il préférable d’indiquer nos liens directement dans le CV?
J. G. : Dans le cas de LinkedIn, assurément. On indique l’URL dans nos renseignements personnels. Mais d’abord, on s’assure que le profil est à jour. Ensuite, on peut choisir une URL personnalisée, pour éviter de se retrouver avec une longue série de chiffres et de lettres dans le CV. [Voici un lien expliquant comment faire]
Pour ce qui est des autres plateformes, on les inclut lorsque c’est pertinent de le faire – et ce, qu’il s’agisse d’un site Web, d’un blog ou d’un podcast.
D’un point de vue visuel, quelles sont les tendances? Faut-il transformer son CV en infographie?
J. G. : Les CV « graphiques » ne sont pas la norme. Ils peuvent être intéressants dans certains domaines – comme le marketing, par exemple – ou dans certains contextes – lorsqu’on approche une personne directement et que l’on veut vraiment se démarquer.
Il est aussi possible de faire un CV « créatif », en utilisant des couleurs et des polices spéciales dans Word. Ce genre de CV est de plus en plus populaire. Mais ce n’est pas idéal pour des systèmes ATS, car ils utilisent des boîtes textes.
Si votre CV a le potentiel d’être traité par un ATS, il est préférable de créer un CV textuel traditionnel, en format Word, dont les mots-clés seront parfaitement lisibles.
On comprend que les mots-clés sont toujours aussi importants, encore aujourd’hui ?
J. G. : Les mots-clés sont extrêmement importants, mais ils doivent être utilisés dans le contexte d’une histoire. Lorsqu’on mentionne nos réalisations, il faut ajouter des détails quantifiables – comme un chiffre d’affaire ou taux de croissance. Si on met des mots-clés sans contexte, sans histoire, sans réalisations, on ne parviendra pas à démontrer qu’on est le bon candidat pour le poste.
La section « Objectifs » est-elle toujours pertinente en en-tête du CV ?
J. G. : Avant, les gens faisaient une section « Objectifs ». De nos jours, c’est plutôt devenu une section « Profil ». On compose un texte de deux à trois phrases pour décrire qui on est et quel est notre proposition de valeur; quels sont nos champs d’expertise et comment est-ce que cela s’aligne avec ce que l’entreprise recherche. Ce n’est pas « Ce que, moi, je veux », mais bien « Ce que j’offre à l’entreprise ».
Jessica, merci pour ces généreux conseils!