L’humour au travail: mode d’emploi
Non seulement les gens qui utilisent l’humour au travail sont moins stressés, ils sont plus productifs, mieux payés et plus heureux… Voilà autant de raisons de prendre le rire au sérieux!
15 août 2017
Au fil des ans, l’humour au travail a été étudié sous toutes ses coutures, et les bienfaits que l’on y trouve sont nombreux. Dans une étude de la Havard Business Review, on découvre que les gestionnaires ayant le meilleur rendement utilisent jusqu’à deux fois plus souvent l’humour comme outil de travail que les gestionnaires qui ont un rendement moyen. Dans cette étude, les bonus étaient en parfaite corrélation avec ceux qui utilisaient l’humour au travail.
L’humour, comme l‘explique le journaliste et satiriste américain Joel Stein dans un article publié sur le site Stanford Business, est une sorte de lubrifiant social:
La raison pour laquelle l’humour fonctionne comme un pont entre les individus est que le rire crée l’étincelle pour libérer de l’ocytocine, une hormone qui facilite la création de liens sociaux, augmente la confiance en autrui et accélère les rapprochements.»
Par ailleurs, l’humour permet de réduire le stress dans une foule de situations tant personnelles que professionnelles; une étude publiée dans le Personality and Social Psychology Bulletin a démontré que l’humour abaissait le niveau de «stress psychologique» de patients atteints de maladie chronique.
Par sa nature subversive, l’humour est toutefois à manipuler avec précaution, surtout en milieu de travail. Voici quelques conseils pour éviter les malaises et les effets contreproductifs de l’humour.
1. Rire de soi
L’humour méchant à la Rock et Belles Oreilles ne convient pas au travail. Si on a une cible à choisir, aussi bien commencer par soi:
L’auto-dépréciation rend les leaders plus humains, explique Joel Stain, ça crée des connexions avec les employés, et ça rend celui qui s’auto-déprécie plus puissant qu’il l’est en réalité; après tout, s’il peut se permettre de se moquer de lui-même, il doit être confiant en ses habilités. C’est aussi un signal que les employés ont le droit d’être drôles.»
2. Punch up
En humour, il existe la notion de rire pour rabaisser (punch down) ou pour rallier les gens (punch up). La seconde approche est de loin préférable à la première. Surtout lorsqu’on est en position d’autorité:
C’est mieux d’éviter les blagues agressives […], dit Joel Stein. À la place, utilisez l’humour pour souligner les points de vue ou les ennemis que vous avez en commun.»
3. Reconnaître les rires polis
Quand on rit, ce n’est pas toujours parce que c’est drôle:
À mesure que vous prenez de l’expérience dans l’organisation, explique Joel Stein, les employés encore au bas de l’échelle rient peut-être par déférence sociale, plutôt que par sincère appréciation de votre sens de l’humour.»
On demeure donc critique envers son propre sens de l’humour.
4. Encourager les autres
Pour être drôles, les humoristes ont besoin d’un public. Alors, si par manque de spontanéité ou par inhibition, l’humour n’est pas votre force, soyez un bon public:
Si vous n’êtes pas drôle […], n’ayez pas peur, rassure Joel Stein. Tout ce que vous avez à faire est d’identifier ceux qui sont drôles dans votre organisation et de les encourager. Désignez-les vos ambassadeurs de l’humour […]. Donnez-leur la mission d’apporter de l’humour au travail, afin de créer plus de liens et de résilience à l’intérieur de vos équipes de travail.»