Managers : Et si tout se jouait à travers la communication ?

27 août 2025

Certains entrepreneurs, dirigeants ou managers de longue date ont de la difficulté à changer leurs mauvaises habitudes de gestion, estimant que cela fait « partie de leur personnalité Â». Une fatalité ? Axel Oreste, consultant RH et créateur du podcast Ta F**king Culture d’Entreprise, propose aux leaders de dépersonnaliser la question pour l’aborder plutôt sous l’angle des « schémas de communication Â». Explications.

Axel Oreste ne s’en cache pas : il n’aime pas les tests psychométriques pour aider les dirigeants à devenir de meilleur manager.

Les tests psychométriques, ça met les gens dans des cases, explique-t-il. Ça te dit si tu es bleu, jaune, rouge… Comme humains, nous sommes des êtres très complexes. Nous avons un vécu. Il y a de la génétique. Je préfère aborder la question par un modèle de communication évolutif comme le Process Communication Model. C’est une approche de communication qui vient de la psychanalyse et qui te donne une base concrète pour comprendre comment on limite sa communication.»

La gestion comme défi communicationnel

Quand Axel Oreste et son équipe interviennent auprès d’un dirigeant ou d’un manager d’entreprise pour l’aider à régler un irritant de gestion, la première étape est de le faire prendre conscience de ses biais ou de ses travers de communication.

Le leader a une identité forte, mais il a aussi sa propre réalité. Il a sa propre vision de l’entrepreneuriat. Il a des forces et des faiblesses qui sont propres. Mon objectif, c’est de comprendre son plus gros problème dans sa communication, puis de le sensibiliser à cela. Â»

Pour Axel Oreste, la gestion est avant un défi communicationnel. L’approche PCM ouvre la porte à une exploration de nouvelles manières de faire.  

Notre manière de communiquer n’a rien à voir avec nos forces et nos faiblesses. Ça n’a rien à voir non plus avec nos qualités, nos principes, le fait que l’on soit une personne enjouée, introvertie, extravertie, etc. Bien sûr, il y a une prédominance dans la manière dont on pense, réfléchit et interagit avec le monde. Toutefois, nous avons une marge de manÅ“uvre pour adopter différentes attitudes, dans différentes circonstances. Quand on parle avec ses enfants, on sourit plus qu’avec un collègue, par exemple.»

Un problème récurrent des dirigeants de PME ? La difficulté à déléguer. En choisissant mieux ses mots et son attitude, l’exercice peut être vécu d’une manière plus positive.

Si tu prends un ton négatif ou agacé, l’employé va immédiatement sentir que tu n’as pas envie de déléguer, Â» confie-t-il.

Dans une publication récente, le consultant RH rappelait l’importance pour les managers d’apprendre à gérer leur stress :

Tu es le premier facteur de stress de ton équipe. Pas l’économie. Pas le client difficile.
Toi. Parce que ton équipe ne suit pas ton plan stratégique. Elle suit ton état. Tu veux qu’ils restent calmes quand ça chauffe ? Commence par arrêter d’exploser, de t’agiter ou de fuir à la moindre friction. Tu crois piloter ton entreprise avec ta vision. Mais ce que les gens captent en premier, c’est ton système nerveux. Un leader, ça s’autorégule. Pas pour jouer au moine zen. Mais pour offrir un repère. Â»

Conclusion : si les leaders peuvent apprendre à « voir Â» leur stress, s’ils peuvent apprendre à « se voir Â» interagir avec leurs employés – tout en évitant de se définir par les comportements qu’ils adoptent -, ils feront un grand pas en avant pour connecter avec leurs employés et parvenir à les mobiliser.

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