Parler boulot : un peu, beaucoup… ou pas du tout ? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . (Source : cottonbro studio, Pexels) 13 octobre 2025 Au travail, il y a généralement trois types de professionnels : des passionnés qui passeraient leur temps à (Source : cottonbro studio, Pexels) 13 octobre 2025 Au travail, il y a généralement trois types de professionnels : des passionnés qui passeraient leur temps à Rating: 0

Parler boulot : un peu, beaucoup… ou pas du tout ?

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(Source : cottonbro studio, Pexels)

13 octobre 2025

Au travail, il y a généralement trois types de professionnels : des passionnés qui passeraient leur temps à parler du travail, pendant les pauses, à l’heure du lunch voire à la maison ; ceux qui préfèrent parler de tout SAUF du travail ; et entre les deux, des modérés qui savent doser et s’adapter aux situations. Nous avons voulu comprendre la perspective des uns et des autres.

Commençons par un premier coup de sonde mené sur LinkedIn, pour mesurer les forces en présence.

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Comme plusieurs répondants ont affirmé adorer parler de leur métier (leur «passion») à des collègues, commençons par ce type de réaction. Pour le marketeur Marc-Alexandre Piette, c’est une manière de connecter rapidement avec des collègues.

C’est un pont naturel entre ce que les professionnels ont en commun. C’est le partage d’un dialect commun, qui expose à diverses situations du milieu. Selon moi, ça permet de créer un lien plus facilement. »

Marc-Alexandre Piette a d’ailleurs ses sujets ou thèmes de prédilection.

Les sujets qui reviennent souvent, ce sont les défis rencontrés et la manière de les vivre ou de les surmonter, ce sont les choses qui nous inspirent comme nouvelles pratiques ou cas concrets, ce sont nos apprentissages, notre développement personnel au niveau de la carrière, et finalement, nos aspirations. »

Carol Lopez a une motivation légèrement différente, car elle parle de son travail à des gens qui ne sont pas nécessairement familier avec son métier.

Je suis la seule à pratiquer mon métier de médiatrice interculturelle dans le centre de services scolaire, donc, je préfère parler du métier parce que permet à mes collègues de connaitre une profession méconnu, mais combien importante. J’aime aussi parler de mon travail en dehors du travail. Il y a beaucoup de méconnaissance et préjugée face aux gens nouvellement arrivée, donc, ça permet d’éduquer les locaux sur les réalités d’un immigrant qui vient de débarquer au Québec.»

Ensuite, bien sûr, ça demeure une manière de créer des liens.

Comme je travaille avec des personnes nouvellement arrivées, il arrive des faits cocasses, des chocs culturels que j’aime partager avec mes collègues.»

Parler du travail? Pas pour moi!

À l’autre bout du spectre, on trouve ceux qui préfèrent parler de tout sauf du travail. Pour certains, le travail n’est pas leur passion ou même leur priorité. En NBA, le basketteur Nikola Jokić (3 fois MVP de la ligue) est reconnu pour ne pas être obsédé par le sport qu’il pratique si bien; dès que la saison est terminée, il disparaît sur son ranch et passe tout son temps avec sa famille.

Pour les répondants à notre sondage, un programmeur que nous appellerons Frédéric (nom fictif) nous a expliqué qu’il n’aimait pas réellement son travail, mais le faisant par sens des responsabilités, envers sa famille.

J’ai une très mauvaise relation avec le travail. Ça peut se voir par mon besoin de changer souvent. Si ce n’est pas d’entreprise, c’est minimalement de poste à l’interne. J’ai de la difficulté avec le concept de travailler pour d’autres et surtout de subir les décisions douteuses (comme forcer le retour en présentiel) au lieu de résoudre des vrais problèmes. »

Pendant les pauses, Frédéric a tendance à manger seul, pour «recharger ses batteries» mentales; à la maison, le travail est le dernier sujet qu’il aime aborder.  

Je suis un programmeur compétent, mais ça ne me passionne pas. Je crois que c’est important de dissocier le professionnel du personnel, surtout quand la famille s’agrandit. La vie ne se limite pas au travail, après tout. Quand le sujet du travail arrive avec des amis, je garde ça court. Ça serait probablement différent si ma passion devenait mon travail. À temps perdu, je développe des jeux vidéo et comme je trippe, je n’hésiterais pas à en parler si c’était mon vrai travail temps plein.»

Une question «d’équilibre»

Il faut reconnaître que la majorité des personnes se trouvent entre les deux pôles d’après nos petits sondages. Dans le fil de conversation découlant du sondage LinkedIn, Daniel Picard a sagement invité les personnes à «lire l’humeur de la pièce» («read the room»), tout en demeurant à l’écoute de son interlocuteur.

Même quand on est deux professionnels, d’égal à égal, pour faire du développement des affaires, certaines personnes ne sont pas attentives aux réactions de l’autre personne, elles vont juste déblatérer, dérouler le fil de leur argumentaire et devenir de vrai moulin à parole! »

Demeurer attentif à l’autre pour orienter la conversation… on ne peut trouver meilleur conseil!


A propos de l'auteur

Philippe Jean Poirier est un journaliste qui se passionne pour les mots, l’écriture, la recherche, la collecte de témoignages, les tendances sociétales et les raisons souterraines qui alimentent l’actualité. Email: pj_poirier@isarta.com

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