Quand la créativité à distance fait un gros « wow! »
10 novembre 2022
Les brainstorming à distance font horreur à bien des créatifs du milieu de la pub. Or, une récente nous montrait qu’il pouvait s’y trouver un avantage de taille, qui est une meilleure capacité à juger des bonnes idées. La publication de l’article a provoqué une manière de « coming out » de la part de la stratège numérique, spécialisée dans les communautés virtuelles, Rachelle Houde Simard, qui nous a confié apprécier tout particulièrement le mode virtuel.
Dans un échange LinkedIn, l’auteure du blogue La Sociable nous a confié avoir un faible pour les brainstormings virtuels pourtant tant décriés dans son industrie. Lorsqu’ils sont bien orchestrés, a-t-elle toutefois précisé.
Les remue-méninges virtuels offrent quelque chose d’unique : cette séparation psychologique que l’écran offre crée le recul qui permet de compléter une pensée individuelle; les distractions sont différentes. »
Dans une publication LinkedIn faite plus tôt cette année, la stratège numérique rappelait que le concept de brainstorming «de groupe» avait ses limites, et ce, même si le groupe en question a toute la diversité du monde. Selon elle – et bien des études -, l’efficacité du brainstorming demeure « illusoire » à bien des égards.
Les activités de brainstorming ayant un plus haut taux de succès sont celles où les individus ont du temps de réflexion, et ensuite le groupe peut s’inspirer et bâtir sur les idées individuelles. »
Trouver la communion d’esprit, chacun chez soi
Rachelle Houde Simard demeure consciente des défis «virtuels» à relever, tant au niveau de la fluidité des échanges que de la recherche d’un environnement virtuel commun pour réfléchir à l’unisson.
Quand on design des sessions virtuelles, on doit s’adapter au manque d’échange hormonal entre les personnes autrement facilitées par la proximité physique, les neurones miroir, la mimique, la pensée de groupe, etc. On mise alors sur les break out en plus petits groupes, des activités qui changent rapidement. »
L’étude de la revue Nature rapportait que les participants aux brainstormings avait tendance à « fixer » l’écran plutôt que de librement regarder dans la pièce où il se trouve, ce qui pouvait avoir comme effet de freiner l’inspiration. À cela aussi, la Sociable a une réponse :
On doit aussi tenter d’accompagner les participants avec leur environnement, leur attention, leur confort. Souvent je fais livrer des repas chez les participants avec un petit menu pour accompagner la journée, je vais suggérer la luminosité, faire lever les gens, activer les sens le plus proches à l’expérience présentielle possible. »
La stratégie est intéressante ; sachant que chacun partage des éléments physiques (repas, lumière, etc.) les participants à un brainstorming s’accordent peut-être le droit de regarder « ailleurs » qu’à leur écran.
Après ça, la capacité à générer une quantité d’idées nouvelles en utilisant nos ordinateurs comme outils plutôt que contraintes, on peut y arriver par plusieurs moyens différents. »
Elle note que le rôle de facilitatrice est différent.
Il y a beaucoup plus de régie à faire, reconnaît-elle. Et les facteurs externes, hors de notre contrôle, sont beaucoup plus nombreux qu’en personne… Mais la créativité qui sort d’un virtuel bien chorégraphié: wow », conclut-elle.