Quels sont les 3 ingrédients d’une publication humoristique virale ?
15 avril 2024
L’humour est un des trois piliers « émotionnels » sur lequel on peut s’appuyer pour transformer une publication en contenu viral – les autres étant l’inspiration et la polarisation. Pour le 21e épisode du Social Show, l’animateur et stratège numérique Francis Jette s’entretient avec la conceptrice-rédactrice Juliette Payer, aussi enseignante à l’École nationale de l’humour de Montréal, pour mieux comprendre la mécanique du rire sur les médias sociaux.
Pour moi, [la pandémie] a été une bénédiction un peu déguisée, raconte Juliette Payer, en début d’épisode. L’effet a été de mettre en lumière mon expertise. Dans les cours de médias sociaux à l’École de l’humour, j’avais une facilité à comprendre les codes et j’étais particulièrement bonne. C’était mon safe space de création à moi. »
À la sortie de l’École (en 2020), Juliette Payer s’est donc naturellement orientée vers les médias sociaux pour faire rire. De retour comme enseignante à l’École de l’humour, c’est aujourd’hui elle qui rappelle aux étudiants du cours sur les médias sociaux les ingrédients de base d’une bonne blague :
Quand on parle d’humour, on veut que ce soit simple, on veut que le référent soit commun et on veut un effet de surprise. Ma proposition est-elle trop longue? Est-ce que ce dont on parle est clair : est-ce que notre auditoire sait de quoi on parle? Car, parfois, c’est drôle, mais c’est trop niché. Et finalement, l’effet de surprise : si on dit une chose qui a été mille fois entendue, ça ne créera pas beaucoup de vagues. Si on va chercher un petit angle que personne n’a vu, c’est là que ça va fonctionner.»
Comprendre les codes
Voici donc l’occasion de se faire un petit «check list» mental :
1) est-ce que la prémisse de notre publication est facile à comprendre,
2) est-ce que le référent de notre blague est connu de notre auditoire
et 3) est-ce qu’il y a une chute, une « punchline » ou un retournement de situation à la fin?
Au fil d’une entrevue de 45 minutes très riche, Juliette Payer explique son approche de création de contenu humoristique appliqué aux médias sociaux. Comprendre les codes vient en tête de liste:
Quand on consomme des médias sociaux, il faut développer un esprit analytique. Ce n’est pas tout le monde qui le fait intuitivement. Quand on trouve une publication drôle, il faut développer le réflexe de se demander : qu’est-ce qui se passe? Pourquoi c’est drôle ? Et ensuite, comment est-ce que je peux le réutiliser dans un autre contexte? »
Pendant l’entrevue, Francis Jette a voulu savoir comment savoir si notre humour est en phase avec l’audience que l’on cherche à atteindre. À cela, il n’y a pas de recette magique :
Il faut l’essayer, répond-elle. Il n’y a pas mille façons de savoir si notre communauté va réagir à certains types de contenu… tant qu’on ne l’essaie pas. »
Comme garde-fou, la conceptrice-rédactrice se pose une question toute simple (pour demeurer respectueux envers l’auditoire) : « Qu’est-ce que ma grand-mère penserait de cette blague ». Autrement, elle invite les créatifs à sauter sans filet :
Le meilleur moment pour se lancer, c’est maintenant. Faisons des erreurs, apprenons. Pour moi, 2024 est l’année de l’action! »
À vos blagues, donc. Pour le meilleur et pour le pire… sans pour autant verser dans le mauvais goût!
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