Quitter les médias sociaux pour y créer du meilleur contenu
6 avril 2023
Dans cette épisode du Social Show, l’animateur Francis Jette aborde les raisons qui ont poussé Alexandra Martel et sa plume prolifique à « quitter » les médias sociaux. Ou du moins, redéfinir radicalement la relation qu’elle voulait entretenir avec eux. Retour sur le 10e épisode du podcast dédié à la création de contenu produit en partenariat avec Isarta.
De loin, Alexandra Martel donne l’impression d’être une machine à générer du contenu ; autrice du livre Ajoute un zéro : Comment fixer ses prix et s’enrichir quand on est travailleur autonome chez Guy Saint-Jean Éditeur, organisatrice de trois éditions du Festival Web de la création de contenu (FWCC), utilisatrice prolifique sur LinkedIn et Instagram, tout en étant consultante en « rédaction persuasive ».
En raison de son TDAH, elle dit avoir beaucoup de difficulté à s’en tenir à un système ou une méthode « rigide » pour produire son contenu rédactionnel. Comment explique-t-elle une présence numérique si prolifique?
Ça s’est fait de manière organique au fil du temps, dit-elle. Il a fallu que je sois patiente, car, au début, c’était difficile d’avoir une constance. Ce qui m’a aidé, c’est d’investir un endroit à la fois. Quand j’ai commencé, je ne faisais que des lives Facebook, en me lançant le défi d’en faire un certain nombre pendant quelques semaines à fréquence régulière. Quelques années plus tard, j’ai fait la même chose avec LinkedIn. Je me suis dis: je publie tous les jours sur LinkedIn pendant un mois. Et là , j’ai apprivoisé LinkedIn. J’ai ajouté tranquillement, comme cela, différents canaux à mon arsenal. »
Son portefeuille rédactionnel est aujourd’hui bien rempli : elle est présente sur Instagram, LinkedIn, elle alimente un blogue et une newsletter comptant 20 000 abonnés. Or, elle vient tout juste d’annoncer, sur LinkedIn, qu’elle prenait une pause « indéterminé » des réseaux sociaux.
Impression de se faire avoir par Meta et Microsoft
Francis Jette ne pouvait éviter le sujet. Et l’experte en « rédaction persuasive » a expliqué sa démarche :
Si je quitte les réseaux sociaux, ce n’est pas parce que je ne les aime pas – j’aime échanger avec les gens. Ce qui m’a créé une fatigue, c’est le retour sur l’investissement, qui est de moins en moins intéressant. Au fil du temps, je constate que ma portée diminue, c’est mathématique, il y a de plus en plus d’utilisateurs. J’ai l’impression de me faire avoir dans le deal que je fais avec Meta [Facebook] et Microsoft [LinkedIn]. J’ai l’impression de travailler gratuitement pour eux. »
Ce facteur est entré dans sa réflexion. Mais ce n’est pas LA raison principale qui a poussé la rédactrice à désinstaller les médias sociaux de son téléphone et de mettre sa présence sur «pause».
Ce qui m’a écœuré, poursuit-elle, c’est l’attente d’instantanéité que l’on a créé avec ça. J’ai un gros TDAH, qui crée des dysfonctionnements réels dans ma vie. Et c’est très difficile pour moi d’assurer le suivi de tous les messages que je reçois. »
Une présence plus ponctuelle
La pression de répondre rapidement engendre chez elle une « labeur émotionnelle » qui a fini par l’user. Ce n’est pas tant le volume élevé de messages qu’elle reçoit aujourd’hui, précise-t-elle. Car elle ressent ce malaise depuis ses débuts sur les réseaux sociaux, alors qu’elle ne recevait qu’un ou deux messages par jour.
Je suis une personne qui aime connecter, mais en personne. »
La rédactrice a mis en place un système de photo en noir et blanc – qui signale son absence – et de photo couleur – qui signale une présence momentanée – sur ses comptes.
Ce que je veux tester dans les prochaines semaines, c’est de publier moins de contenu, mais avec une grande valeur ajoutée. Je veux publier des contenus de très haute qualité, qui vaillent la peine d’être enregistrés. C’est mon nouvel objectif. »
L’annonce de son départ remonte à deux semaines, et Alexandra Martel vit avec sa décision.
J’aime l’idée de me donner la latitude de redéfinir les attentes de ma communauté envers moi, et leur dire comment je me sens quand je reçois des messages. Si je réussis mon pari – si je suis capable de passer d’un mode à l’autre pendant l’année, de vivre de beaux moments sur les médias sociaux – puis de me retirer quand je suis fatiguée, ça va être une énorme victoire. Ça va juste améliorer mon rapport aux réseaux sociaux. »
Pour visionner l’épisode :