Les secrets du monde tribal de Snapchat
Plusieurs prédisent la mort de Snapchat. Nellie Brière affirmait plutôt que le média s’avère là pour rester lors de sa conférence de La Toile des Communicateurs Comprendre la plateforme Snapchat: le cercle d’initiés, présentée le 22 février dernier à l’Université TÉLUQ et partout en webdiffusion.Â
1er mars 2017
Snapchat perdurera grâce à sa culture du clan! Vous souvenez-vous d’avoir donné rendez-vous à votre groupe de jeunes dans un boisé secret, où on pouvait se rendre uniquement avec des indications précises? Cet endroit difficile d’accès et confidentiel représente bien Snapchat, selon Nellie Brière.
Oui, le réseau social reste maintes fois copié par ses concurrents, réservé aux initiés et généralement utilisé uniquement par les adolescents de 14 à 16 ans. Toutefois, il porte une idéologie qui lui est propre: celle de la tribu.
L’histoire du réseau
Créé en 2011 par de jeunes universitaires de la Californie, Snapchat compte maintenant 200 millions d’abonnés actifs et représente 16 milliards de dollars.
En 2013, Facebook a tenté de l’acheter, sans succès. Et, ce que Facebook ne réussit pas à acheter, Facebook le copie. Instagram et les autres réseaux sociaux emboîtent alors le pas.
En 2014, Snapchat offre l’option de placement publicitaire. Une opportunité qui demande beaucoup d’argent aux annonceurs. Toutefois, la plateforme permet aussi de générer de l’engouement à peu de frais avec un brin de créativité.
Sa force
Le réseau social mise sur les interactions interpersonnelles comme principales attractions pour se démarquer. À l’adolescence, le groupe auquel on s’identifie et auquel on veut ressembler passe avant tout. La culture interne de la plateforme, directement reliée au réseau, au cercle, constitue alors une valeur ajoutée pour les jeunes qui s’en servent.
La génération des 14 à 16 ans aime aussi les défis, et adore le fait que le média demeure difficile d’accès et se réserve aux initiés. Devoir décrypter les codes et travailler pour démystifier les différentes fonctionnalités de Snapchat renforce le sentiment d’y mériter une place.
Les «snaps», présentés sous forme de vidéos et de photos qui disparaissent après un court moment, ont l’avantage de l’instantanéité.
Sur Instagram, par exemple, on prend le temps de réaliser de belles photos dans un style soigné.
Par opposition à cela, Snapchat favorise la complicité en montrant votre vraie nature, imparfaite, donnant ainsi une impression de proximité et solidifiant vos liens avec vos interlocuteurs.
La différence entre Snapchat et Instagram, c’est un party pyjama dans mon salon versus une sortie dans un bar branché à Montréal avec les médias», lançait Madame Brière pour illustrer ses propos.
Son contenu
Mais, qu’est-ce qu’on échange sur la plateforme pendant un si bref moment?
On ne se le cachera pas, il y a bien du contenu à caractère sexuel, puisque celui-ci est voué à disparaître ensuite, par contre, bien d’autres sujets se retrouvent sur le média. Voici un aperçu des thèmes dominants:
- Voyage/Tourisme
- Musique
- Mode
- Culture underground
- Actualité
- Science politique
Vous pouvez, comme la conférencière, vous servir de Snapchat pour discuter avec vos proches: par exemple, en formulant des commentaires loufoques sur votre lecture du Devoir le matin. Après tout, qui a dit que les écrits restent…
On trouve aussi, sur le réseau, beaucoup de contenu concernant les événements populaires auxquels on assiste en direct, des conseils, des mini tutoriels sur des sujets spécifiques, des critiques concernant divers domaines, des blogueurs qui essaient des produits et les commentent ou des accès privilégiés en coulisse sur la vie de vedettes comme Kim Kardashian.
Son avenir
À quoi se destine Snapchat dans un avenir rapproché? L’entreprise développera différents concepts liés à la réalité augmentée. Le bal est déjà lancé avec les géofiltres, qui donnent accès à la température et l’heure de l’endroit où l’on se trouve. Des filtres géolocalisés peuvent, de plus, au moment où vous lisez ces lignes, vous montrer tous les commerces à proximité de votre destination.
La réalité augmentée, au fond, c’est comme mettre une paire de lunettes qui superpose une seconde réalité sur celle dans laquelle on évolue déjà ; un peu comme dans le jeu Pokémon GO, où les gens se mettent à chercher des Pokémon virtuels dans leur vie réelle.
Récemment, Snapchat a bien illustré cette métaphore, car la compagnie a lancé des lunettes-spectacle, permettant de «snapper» lorsqu’on touche leurs branches. Les gens autour son bien entendu avisés que la vidéo est en cours, puisqu’ils voient aussitôt une lumière rouge s’allumer. Ces lunettes permettent de réaliser de courts films d’approximativement 30 secondes.  Elles s’avèrent surtout vouées à partager un événement en temps réel au cercle: par exemple un concert en plein air.
Bientôt, Snapchat compte également développer des filtres déployés en 360 degrés.
Ses perspectives
La plateforme captive son public cible. Toutefois, rien ne laisse présager qu’il continuera d’y évoluer au fil des ans. Les 13 à 24 ans sont reconnus pour ne pas être fidèles à un réseau social en particulier. Ils vont là où leur groupe se trouve. Si le clan communique par Messenger, ils se trouvent sur Messenger. Si ça se passe sur Facebook, ils se connectent à Facebook. Rien ne garantit donc que les jeunes ne finiront pas sur le réseau numéro un.
Toutefois, l‘ADN de Snapchat, qui ne peut être copié sur les réseaux de ses concurrents, lui confère un avenir prometteur. L‘instantanéité va de pair avec le rythme du monde actuel. Puis, l‘authenticité se montre rafraîchissante à notre ère «photoshopée». De quoi, donner le vent dans les voiles au réseau social que l’on qualifie pour l’instant de secondaire.
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