Comment réussir à insuffler une culture de la formation et de l’apprentissage au sein de votre entreprise ? Reviewed by La Rédaction on . 17 avril 2019 Isarta était partenaire de la conférence "Gestion de la formation", organisée par les Événements Les Affaires. Deux intervenants, Marie-Claude Tru 17 avril 2019 Isarta était partenaire de la conférence "Gestion de la formation", organisée par les Événements Les Affaires. Deux intervenants, Marie-Claude Tru Rating: 0

Comment réussir à insuffler une culture de la formation et de l’apprentissage au sein de votre entreprise ?

17 avril 2019

Isarta était partenaire de la conférence « Gestion de la formation », organisée par les Événements Les Affaires. Deux intervenants, Marie-Claude Trudeau et François Ronai, expliquent comment les organisations doivent justement réinventer leur culture de l’apprentissage.

Rarement le contexte n’aura été aussi propice au développement de la formation professionnelle. La révolution numérique bouleverse beaucoup de métiers, les compétences exigées évoluent au même titre que les attentes des nouvelles générations… sans oublier la pénurie de main d’oeuvre qui touche certains secteurs en plein emploi.

L’apprentissage continu devient ainsi la norme pour s’adapter à ces grands changements. A condition pour les entreprises de bien mener leur politique de gestion de la formation.

La nouvelle norme : donner carte blanche aux salariés

Il y a près de 10 ans, l’expert de l’apprentissage en ligne Elliott Masie soulignait déjà que la « marque » e-learning était morte, tuée par d’insipides « programmes de formation en conformité » (compliance training) qui ont servi massivement aux organisations à montrer patte blanche à propos de leurs obligations de formation obligatoire.

Pour François Ronai, stratège en solutions d’apprentissage et président de Solutions Komuna, les entreprises ne doivent pas montrer patte blanche mais donner carte blanche, sous-entendu à leurs employés, et « se retirer de la formation » autant que possible.

Les salariés doivent choisir eux-mêmes ce qui est le plus pertinent pour eux. L’apprentissage doit être collé à la fois aux tâches et aux défis organisationnels. On commence à voir cela dans beaucoup de domaines (TI, médecine, ingénierie, photographie…), partout où les compétences techniques se complexifient.  Et quelles compétences ne se complexifient pas en ce moment? 

Marie-Claude Trudeau

Insuffler une culture de l’apprentissage passe donc par l’implication directe des premiers concernés : les employés eux-mêmes. Un constat partagé par Marie-Claude Trudeau, vice-présidente stratégie et créativité de Sept24, une agence de communications marketing notamment RH :

Comme en marketing, il faut partir de la voix des utilisateurs, en l’occurence, les employés ici. Il ne faut pas que cela parte des RH ou de la direction. »

Des opportunités d’apprentissage (trop ?) nombreuses

Un changement de mentalité qui peut parfois en désarçonner certains : est-on toujours la personne la mieux placée pour savoir ce qui nous est utile comme connaissances et comme compétences à acquérir ?

François Ronai précise :

Insuffler une culture d’apprentissage implique de favoriser un cadre où tout converge vers une mise à jour en continu. Cela passe par sa propre curiosité (surtout si cette dernière est encouragée), son intérêt, sa soif d’apprendre mais aussi les moyens pour y accéder, l’accès à des communautés de pratique et d’intérêts, des sources d’information multiples, un accès libre à YouTube, à Facebook, à PluralSight, à LinkedIn Learning… et à des conseillers RH, de même qu’à des gestionnaires qui ne se sentent pas menacés par la libéralisation des canaux d’apprentissages qui ne sont pas tous contrôlés par l’organisation et qui sont capables d’aider les employés à donner du sens à ce qu’ils font comme démarches pour apprendre constamment.

François Ronai

La difficulté ici est de réussir à s’y retrouver dans les multiples, et c’est un euphémisme, sources et opportunités d’apprentissage.

Dans un tel contexte, la curation de contenu devient un incontournable, la culture d’apprentissage est une action continue », reconnaît François Ronai.

Pour Marie-Claude Trudeau, le contenu des formations est d’ailleurs aussi important que la communication qui se fait autour.

Si on fait le parallèle avec la publicité, c’est comme si on avait la meilleure pub du monde mais on n’a pas de plan média. Cela ne fonctionne pas. Pourtant les budgets sont rarement en ligne avec cette conception, affirme-t-elle. Il faut faire vivre les contenus des formations au-delà des formations. Cela peut passer par des symboles par exemple, qui vont faire penser à appliquer les apprentissages au sein de l’entreprise.

La liberté d’apprendre

On l’a compris, si elles ne l’ont pas encore fait, les organisations doivent pleinement repenser l’apprentissage et leur gestion interne de la formation. Pour François Ronai, la solution n’est pas de tout réaliser en interne mais au contraire de s’appuyer sur les ressources déjà existantes.

Les organisations qui ont trop misé sur leur propre capacité de tout concevoir, produire et développer via des initiatives internes (parfois confiées à des développeurs externes) réalisent de plus en plus que ce n’est pas la voie à suivre. Les opportunités d’apprentissages existent déjà et de nouveaux modèles de technologies d’accès et de suivi reposent sur ce paradigme (Degreed, Ht2Labs avec Curatr, learning Locker, Red Panda, Linked In learning). Elles nous entourent et il faut trouver le moyen de les inclure dans le périmètre interne. Et instaurer des occasions d’échanges filtrées par de la curation de contenu, laisser entrer ce qui va dynamiser la culture d’apprentissage en n’opposant pas d’inutiles barrières.

En résumé, François Ronai prône la liberté d’apprendre. Il se rappelle d’ailleurs d’un cas révélateur, l’histoire d’un professionnel d’une grande organisation qui venait juste de la quitter pour retrouver son ex-employeur.

Publiquement, il a simplement expliqué qu’on lui avait fait une offre qu’il ne pouvait pas refuser, se souvient-il. Mais en réalité, il venait de recevoir un avis disciplinaire parce qu’il avait dérogé à la politique de l’organisation… en allant sur Facebook sur l’heure du lunch et à quelques reprises sur YouTube ! Sachant qu’il était pourtant sur Facebook  pour contacter sa communauté d’expert qui l’a guidé dans la résolution d’un grave problème. Et sur YouTube pour chercher la réponse à un problème concret qu’il avait dans son travail. Une telle surveillance malsaine et l’absence complète de compréhension coûtent très cher à cette organisation ! »

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