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Des voix contre le réseautage

Du point de vue du recruteur, le réseautage semble universellement reconnu comme un outil essentiel d’ascension professionnelle. Voici deux professionnels qui pensent le contraire.

15 mars 2017

Le réseautage serait plutôt une immense perte de temps, dit le marketeur Olivier Lambert dans cette vidéo:

Qu’est-ce qui se passe quand tu vas dans un 5 à 7 (professionnel)? C’est plein de monde qui veut te vendre quelque chose… Ils ne sont pas là pour toi, ils sont là pour eux. Ils sont là pour te prendre de la valeur, pis toi, ben t’es là pour la même chose!»

Perdre «10-15 heures par semaine à sipper du café, du scotch ou du vin» avec des gens peu ou pas intéressés par ses services, très peu pour lui. C’est pourquoi il n’a pas de carte d’affaires et ne croit pas à l’importance du réseautage pour faire décoller une entreprise.

Aux États-Unis, l’auteur et professeur Cal Newport tient le même discours, mais pour le réseautage en ligne. L’homme ne possède aucun compte sur les médias sociaux, et il juge très durement ceux qui s’y adonnent pour faire progresser leur carrière:

L’idée que si vous vous engagez suffisamment dans une activité de faible valeur (écrire sur les médias sociaux), ça va s’accumuler en quelque chose qui a une grande valeur pour votre carrière est aussi douteux que de croire aux vertus de la poudre de perlimpinpin […]»

Surtout lorsqu’on considère, insiste le chercheur, que les réseaux sociaux sont conçus pour fragmenter notre attention et miner notre capacité de se concentrer sur des tâches beaucoup plus complexes et importantes qui, elles, pourraient faire avancer notre carrière.

Une idée à contre-courant

Évidemment, abandonner toute forme de réseautage n’est pas une idée qui va de soi. Comme entrepreneur, la pression est forte de s’y adonner. Olivier Lambert résume d’ailleurs bien les attentes du milieu des affaires:

[…] Tout le monde dit que l’essentiel, c’est d’avoir des contacts, qu’il faut que tu joignes un mastermind, que tu fasses du cold call, que tu t’impliques dans les chambres de commerce…»

Sur le Net, la pression de réseauter est aussi forte sinon plus grande, dit Cal Newport:

On s’est fait dire que c’est important de soigner son identité virtuelle professionnelle sur les médias sociaux, comme si ça donnait accès à des opportunités que l’on pourrait manquer autrement et que ça permettait d’entretenir le réseau de contacts nécessaire pour aller de l’avant. Plusieurs personnes de ma génération ont peur que, sans une présence sur les médias sociaux, elles soient invisibles sur le marché de l’emploi.»

La compétence, meilleur vendeur

Pour sa part, Olivier Lambert croit que la réussite professionnelle répond à une règle bien simple, qui n’est pas négociable:

Les gens veulent s’entourer de gens compétents… Donc, quand t’es compétent, le monde te court après, plutôt que le contraire. Si ton produit, c’est le meilleur au monde… si ce que tu fais, tu le fais sur la coche, avec amour et passion, tu n’auras pas de problème de réseautage. Ce sont les gens qui vont venir à toi.»

Le professeur de Georgetown dit la même chose, en rappelant le conseil de l’acteur Steve Martin:

Sois tellement bon qu’ils ne pourront t’ignorer.»

Dans le cas de Cal Newport, c’est en améliorant son statut universitaire et en publiant des livres qu’il a vu le nombre d’offres professionnelles augmenter et son réseau, s’élargir.

Oui au réseau, non au réseautage

Soyons clair. Ce n’est pas le fait d’avoir un réseau professionnel que les deux hommes remettent en question, mais plutôt la décision d’investir beaucoup de temps dans des 5 à 7 ou sur le Web pour le bâtir.

Il y a des avantages à avoir un bon réseau d’entrepreneurs, concède Olivier Lambert. Moi-même, je parle régulièrement avec des gens de marketing, je partage des idées, je parle de ma business, ils me parlent de la leur…»

Mais ce monde-là, je ne les ai pas rencontrés dans un 5 à 7 […]. Ils sont pour la plupart entrés en contact avec moi parce qu’ils ont été impressionnés par ce que je faisais.»

La compétence, donc, aurait été le déclencheur.

Ne reste plus qu’à suivre ce conseil de Cal Newport:

Si vous êtes sérieux dans votre désir d’avoir un impact sur le monde, fermez vos cellulaires, fermez votre navigateur Web, relevez vos manches et mettez-vous au travail!»

A propos de l'auteur

Philippe Jean Poirier

Philippe Jean Poirier est un journaliste qui se passionne pour les mots, l’écriture, la recherche, la collecte de témoignages, les tendances sociétales et les raisons souterraines qui alimentent l’actualité. Email: pj_poirier@isarta.com

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