La transformation d’entreprise à l’ère numérique – un changement au modèle d’affaires québécois (eCOM MTL)
Jean Bédard (Groupe Sportscene), Manon Brouillette (Vidéotron), Nicolas Duvernois (PUR Vodka & Romeo’s Gin) et Lionel Pimpin (Banque Nationale du Canada) révélaient leurs stratégies sur le sujet lors des Événements eCOM ce 13 septembre. Le panel animé par Stéphane Ricoul (président d’eCOM) a même pu interagir avec la ministre Anglade, grâce à la magie du numérique.Â
14 septembre 2017
J’ai remarqué que les meilleures discussions sur la transformation numérique se déroulaient souvent autour d’une table de cuisine», soulignait d’entrée de jeu Stéphane Ricoul.
Il nous recevait donc «à la bonne franquette» dans un décor intime. Cette mise en scène sympathique illustrait à merveille le message principal de la conférence: simplicité.
La spirale étourdissante de la modernité
Pour survivre, toutes les entreprises devront évoluer. Le virage numérique n’est plus optionnel. Il est obligatoire.
Même si les nouvelles technologies visent à faciliter le quotidien des entrepreneurs, plusieurs s’y perdent actuellement.
Nicolas Duvernois, qui a fondé une start-up à l’ère des médias sociaux, se considère tout de même «victime du numérique»:
Notre start-up est née avec le numérique. Nous sommes des victimes du numérique. Il nous a été imposé. On n’a pas décidé d’aller sur les réseaux sociaux, je suis d’une génération où si tu n’es pas sur Facebook, tu es mort.»
La difficulté, selon l’homme d’affaires, avec la modernité vient du fait qu’on doit s’adapter vite et tout le temps.
Il y a peu de temps, tout se jouait sur Facebook. Cette année, ça se passe sur Instagram dans la restauration. Dans 1 an, ce sera fini, ce sera autre chose.»
Au début, son équipe et lui ressentaient l’excitation liée à la multitude de canaux où diffuser leur message.
Toutefois, ils ont vite compris qu’il fallait s’arrêter et se recentrer sur le client.
Choisir pour repenser sa marque
Les spécialistes sur le plateau se montraient unanimes: on ne peut pas être bon dans tout et on ne peut pas tout faire! Il faut se concentrer, choisir ce qu’on souhaite réaliser. On gagne a en accomplir moins, mais mieux. On doit alors accepter de déplaire à certaines personnes qui seront déçues de ne pas nous retrouver sur un média en particulier.
L’important demeure toutefois de rester en mouvement et de ne pas s’asseoir sur ses lauriers.
Au fond, il faut continuer de bien faire ce qu’on maîtrise, mais saisir les opportunités de développer des choses», précisait Manon Brouillette.
Elle avoue que, chez Vidéotron, elle et ses collègues ont l’avantage d’être au coeur de la technologie. Par contre, ils ont dû réfléchir à leurs concepts en fonction du petit écran du mobile (l’outil le plus utilisé pour accéder au Web).
Les marques gagnent donc a rester elles-mêmes, mais en revoyant leurs produits et services à travers les outils modernes.
Que l’on soit une petite ou une grande entreprise, c’est la même chose, il faut intégrer différentes fonctionnalités de la manière la plus simple et agir de façon agile», précisait Lionel Pimpin.
Parfois, il faut aussi oser changer les budgets de place, même si on garde le même objectif.
Jean Bédard a pris de nombreuses décisions dans les quatre dernières années pour brancher les restaurants la Cage. Son budget marketing est resté le même, mais il choisit d’accorder davantage aux réseaux sociaux et au contenu numérique. En contrepartie, il réalise moins de pubs télé. Son dada du moment: les campagnes sur Facebook Live.
Au final, qu’est-ce qu’on y gagne?
La ministre responsable de la Stratégie numérique, Dominique Anglade, soutenait qu’on récolte surtout l’inclusion dans ce virage. Les nouveaux médias permettent de rejoindre tous les groupes simultanément.
Nicolas Duvernois appuyait ses propos:
C’est génial, je peux m’adresser autant à ma famille en Bourgogne qu’au Saguenay chaque jour. Dans la business aussi: je peux rejoindre en même temps les consommateurs de partout au Québec et à travers le monde.»Â
Pour Manon Brouillette, le virage numérique libère les employés de certaines tâches techniques. Par exemple, si on mise sur une bonne facture numérique, plusieurs transactions s’effectuent en ligne. Le flot d’appels diminue, et le service à la clientèle se concentre sur des choses plus pointues.
Bref, la technologie vise à nous faciliter la vie.
Pensons à la simplicité au coeur de l’expérience numérique, si c’est simple, ça rejoint tout le monde», concluait M. Pimpin.