Hé, toi, le Yuccie!
La génération montante ne cesse de se définir, de se redéfinir, de peaufiner ses identités réelles et virtuelles. Aux désignations de Milléniaux, Xéniaux, hipsters s’ajoute désormais une nouvelle sous-catégorie: le Yuccie. Explications.
15 décembre 2017
La réflexion provient d’un journaliste culturel de la scène gastronomique new-yorkaise, David Infante, qui se déclare insatisfait du statut de hipster qu’on lui attribue quand on considère son mode de vie: un jeune créatif de 26 ans vivant dans un quartier embourgeoisé de Brooklyn, portant la moustache et déambulant en vélo single speed…
Contre toute attente, Infante croit que le terme «hipster» ne correspond pas exactement à sa condition. Le vrai hipster, selon lui, porte la barbe, est tatoué, fend du bois à la hache au fond des bois et écume les bars crasseux pour vivre des aventures épiques. C’est un rebelle, qui rejette la conformité.
Dans la culture populaire, le hipster s’oppose au Yuppie, qui provient de l’acronyme Young Urban Professional. Patrick Bateman, le personnage d’American Psycho, ou Jordan Belfort, Le Loup de Wall Street, en sont des incarnations particulièrement saisissantes.
Le journaliste culturel part de cet acronyme pour concocter le terme «Yuccie»: Young Urban Creative.
Les créatifs publicitaires: des Yuccies et non des hispters
Après avoir vu l’article de David Infante repris par les plus grandes publications (CNN, Libération, Business Insider) en 2015, on peut affirmer sans crainte que le terme est officiel et désormais en vigueur au Québec. Passez le mot. Les artistes du monde publicitaire ne sont pas des hispters, mais bien des Yuccies. Une majorité d’entrepreneurs Milléniaux le sont aussi.
Pas convaincu? Infante explique:
Les Yuccies, par ma définition, sont déterminés à se définir non pas par la richesse (ou le rejet de celle-ci), mais par la relation entre la richesse et leur propre créativité. En d’autres mots, ils veulent être payés pour leurs propres idées, plutôt que pour exécuter celles des autres.»
Devenir riche, c’est bien, ajoute Infante. Devenir riche ET préserver sa liberté créative, c’est le rêve Yuccie.»
Les Yuccies savent compter, donc. Ils ont la bosse des affaires et, oui, ils sont entrepreneurs dans l’âme.
Le Yuccie est le croisement culturel du Yuppie et du hipsters, conclut le journaliste culturel, qui s’identifie lui-même comme Yuccie. Nous avons l’intention d’avoir du succès comme le Yuppie et d’être créatif comme le hipster.»
Voilà qui est dit.