La parole à UBER!
On entend beaucoup de choses sur la compagnie qui a connu la plus forte croissance rapide de l’histoire. Toutefois, le son de cloche vient rarement de la source. Qu’est-ce que les dirigeants d’UBER veulent nous dire?
5 juin 2017
Les villes sont bâties autour des voitures et non des humains», expliquait M. Jean-Nicolas Guillemette lors d’un Déjeuner Stratégie ce vendredi 2 juin.
Voilà pourquoi UBER songe au futur de la mobilité durable. Un concept que son directeur général au Québec résumait aux membres de L’Association des professionnels de la communication et du marketing (APCM).
Les motifs de la compagnie
UBER s’est implantée au Québec il y a 4 ans. L’entreprise comptait seulement 2 employés à l’époque. En peu de temps, elle a transformé l’industrie du transport. Loin de s’asseoir sur son expansion phénoménale, elle entrevoit maintenant l’avenir de la locomotion.
Sa mission: combattre la pollution et, par le fait même, la congestion, en offrant une alternative de déplacement.
On compte 1,3 milliard de voitures sur la planète, ce qui équivaut à la population de l’Europe et des États-Unis réunies.»
La plupart du temps, malheureusement, les automobilistes s’y trouvent seuls de surcroît. Le plus difficile pour rendre le monde plus vert reste de les convaincre de changer leurs habitudes.
Trop de véhicules!
Les conducteurs surutilisent les infrastructures. La perte de temps occasionnée par l’attente dans les bouchons représente deux semaines annuellement dans certaines villes des États-Unis. À Mexico City, on parle de 5 semaines.
Les voitures occupent énormément d’espace sur les ponts et les routes. De plus, elles monopolisent quantité considérable de superficie pour le stationnement. Entre 15 et 20 % des espaces sont réservés au parking à Montréal.
À New York, on évalue qu’il y a 8 places de stationnement par automobile. Pourquoi? Les véhicules demeurent stationnés 95 % du temps. Puis, ils ne restent pas toujours statiques, garés au même endroit. Un conducteur occupe généralement un stationnement à la maison, au travail, au centre commercial, à l’épicerie, etc.
D’autres problématiques
On le sait, les voitures polluent: elles produisent 22 % des émissions de gaz carbonique.
Aussi, elles engendrent des coûts. Pour Montréal, les dépenses reliées à la circulation routière s’élèvent à 1,4 milliard de dollars par année.
Chez les familles québécoises, les frais inhérents à l’automobile constituent la deuxième plus grande dépense. Posséder sa propre voiture coûte en moyenne 700 $ par mois.
Les ménages couperaient malheureusement dans le budget de nourriture pour réussir à conserver leur moyen de transport.
Pourquoi la plupart des gens possèdent une auto? Pourquoi l’utilisent-elle en tout temps? Parce qu’ils n’ont pas d’autre choix.
Les limites du transport en commun
Même dans les grandes villes, le métro ne dessert pas tout le monde équitablement.
Les travailleurs à faible revenu résident généralement loin des stations. Les logements éloignés sont moins chers. Paradoxalement, ils finissent souvent par acheter un véhicule, quand cela devient trop complexe de se rendre travailler.
En Amérique du Nord, 30 % des emplois impliquent plus de 90 minutes de transport par jour, et son occupés par les moins bien nantis», relatait le conférencier.
L’apport d’UBER
UBER souhaite aider les gens à se rendre aux différents points de service. Et ce, sans perte de temps, en utilisant un cocktail de transports.
Nous voulons contribuer à l’essor du transport en commun, pas devenir son compétiteur», précisait le directeur général.
Plus il y aura d’options, plus les combinaisons sembleront intéressantes pour les usagers.
Le concept visé par UBER se résume ainsi: mettre un bien privé, la voiture, à la disposition de la communauté.
UberPOOL
Afin de donner un choix de plus à la population, l’entreprise prolifique lancera UberPOOL à Montréal dans la prochaine année. Grâce à cette application, les usagers pourront partager les frais de transport avec un autre client effectuant une course similaire. Si un «match» potentiel se présente, les utilisateurs d’UBER et les chauffeurs auront le loisir d’accepter ou non l’opportunité.
À San Francisco, où un tel système est mis en place, on relate que 10 personnes embarquent dans une voiture UBER avant que celle-ci se retrouve sans passager.
Selon M. Guillemette, il y a un fort potentiel dans la métropole pour ce concept:
À Montréal, on compte 14 millions de places vides dans les automobiles», précisait-il.
Besoin d’arguments supplémentaires? Voici des chiffres sur les économies réalisées grâce à UberPOOL:
- 50Â millions de km
- 22,7Â millions de litres de carburant
- 55,560 tonnes métriques de CO2
L’automobile sans chauffeur
Un autre projet, à plus long terme celui-là , occupe l’esprit des dirigeants d’UBER: la voiture autonome.
Si vous parcourez les rues de Pittsburgh, Phoenix et San Francisco, vous en verrez quelques-unes à l’essai.
Pas de panique! À bord de chacune d’entre elles, un ingénieur garde les mains sur le volant en tout temps. Un autre, assis du côté passager, prend des notes.
La voiture autonome ne sera donc pas sur le marché demain matin. Plusieurs tests doivent être effectués. Les gouvernements décréteront inévitablement des lois sur ce mode de transport avant son implantation concrète. Toutefois, l’avenir des déplacements passera tôt ou tard par cette innovation, selon le conférencier.
Un futur doré?
M. Guillemette affirme que de telles avancées pourraient réduire de 90 % le nombre de voitures sur les routes.
Ultimement, on en arriverait même, d’après ses dires, à délaisser complètement la possession individuelle de véhicules. Tout le monde accèderait à une flotte d’automobiles sans chauffeurs communes. Celles-ci laisseraient chaque groupe de citoyens au travail avant d’aller quérir les suivants.
Cette pratique se voudrait fiable, abordable, sécuritaire et procurerait une superbe expérience client.
Vous doutez de l’intérêt des consommateurs pour un tel partage de l’automobile? Sachez que 10 % des Milléniaux  qui ont utilisé UBER aux État-Unis déclarent s’être ensuite débarrassés de leur voiture ou avoir renoncé à l’achat d’un véhicule.