Quelques conseils quand on n’arrive pas à faire aboutir une idée
24 juillet 2020
Les leaders sont des gens convaincus, qui veulent convaincre. Plusieurs persistent d’ailleurs à promouvoir des idées, même lorsque celles-ci ne suscitent aucun enthousiasme autour d’eux. Comment savoir lorsqu’il est temps d’abandonner une idée ou un projet que l’on défend comme leader dans une organisation ? Voici des conseils pour y voir plus clair dans cette situation.
La première chose à départager, quand on pousse une idée qui n’aboutit pas, c’est de savoir si cette idée est réellement bonne, ou simplement mal communiquée :
Si personne n’achète une idée, c’est peut-être qu’elle est mal expliquée… ou qu’elle n’est pas bonne, résume Julie Villeneuve, directrice des communications à l’Ordre des pharmaciens du Québec. Un leader doit être capable d’humilité : écouter les autres, entendre leurs arguments et les intégrer à sa propre réflexion. »Â
Car deux scénarios sont effectivement possibles : une idée peut être boiteuse; et, dans ce cas, le leader doit pouvoir mettre son ego de côté et corriger le tir.
Mais l’histoire nous enseigne aussi que, parfois, certaines bonnes idées mettent du temps à gagner la faveur populaire. Une idée peut donc être bonne, mais mal reçue. Dans ce second scénario, Julie Villeneuve suggère de travailler sur le message :
Si le leader a fait l’exercice d’écouter et qu’il demeure convaincu d’avoir raison, il devrait peut-être revoir son argumentaire. Car, en fin de compte, si personne n’adhère à son idée… bonne chance pour la mise en Å“uvre!»
Des outils pour réévaluer son idée
Pour compliquer l’affaire, évaluer soi-même ses propres idées demeure un processus miné d’obstacles. En effet, l’esprit humain a toutes sortes de mécanismes inconscients pour embrouiller le jugement.
Dans une publication de McKinsey sur la difficulté des leaders à abandonner des projets voués à l’échec, la firme de gestion identifie 4 pièges cognitifs à tenir en compte dans la prise de décision :
- 1. Le biais de confirmation
La tendance à ne retenir que les informations qui soutiennent notre thèse.
- 2. Les coûts irrécupérables
Quand on justifie la poursuite d’un projet par les heures et les efforts déjà investis dans ce projet – plutôt que de se fier à des résultats tangibles du projet – on est alors en train de comptabiliser des « coûts irrécupérables ».
- 3. L’escalade de l’engagement
Il peut s’en suivre une « escalade de l’engagement », où l’on redouble d’efforts, malgré des indicateurs de plus en plus négatifs, dans l’espoir de se refaire, un peu comme un joueur de casino.
- 4. L’ancrage
Correspond à la difficulté de se départir d’une première impression, ce qui entraîne le refus de tenir compte de nouvelles données pouvant nous amener à réviser notre jugement sur une idée.
Ces biais cognitifs – lesquels nous avons déjà abordés dans un précédent article – peuvent nous inciter, à notre insu, à nous entêter dans une avenue qui ne mène nulle part. Il est donc important d’en prendre conscience et de les avoir à l’esprit lorsqu’on réévalue la validité d’une thèse, d’une idée ou d’un projet.
Toutefois, même lorsqu’une idée est objectivement « bonne », il revient à chacun de décider combien de temps encore il la portera dans son organisation, lorsqu’elle suscite peu d’enthousiasme.
À vous de juger !