Une majorité de salariés sont désengagés au travail. Quelles sont les solutions ?

20 mai 2025
Vous avez des employés engagés ? Estimez-vous chanceux ! Il s’agit d’une minorité dans le monde du travail à en croire deux études parues récemment. Analyse.
La première est l’enquête mondiale annuelle “State of a Global Workplace” sur l’engagement au travail réalisée par la firme américaine Gallup depuis une quinzaine d’années. Une référence mondiale : plus de 227 000 salariés ont été interrogés dans 160 pays entre avril 2024 et mars 2025.
L’apprentissage principal ? Seulement un employé dans le monde sur cinq est engagé dans son travail (21 %), un chiffre en léger recul par rapport à l’an passé (- 2 points).

Pire : 62 % ne s’estiment pas engagés et 17% disent même être « activement désengagés » (+ 2 points) ! Un témoignage rappelant le concept de « démission silencieuse » (quiet quitting).
Comment expliquer ces chiffres peu flatteurs ?
Selon Gallup, la baisse de l’engagement cette année provient essentiellement d’une démotivation des gestionnaires, dont le niveau d’engagement global est passé de 30 % à 27 % (tandis que celui des salariés non gestionnaires reste stable à 18 %). En particulier les gestionnaires de moins de 35 ans (- 5 points) et les femmes (- 7 points)
Cette chute de l’engagement se traduit par un coût pour l’économie mondiale de 438 milliards de dollars en perte de productivité », estime en avant-propos de cette grande étude de près de 150 pages Jon Clifton, le PDG de Gallup.
D’un point de vue géographique, l’engagement est plus fort aux Etats-Unis (31 %) qu’au Canada (21 %) et qu’en Europe (13 %), le continent qui ferme la marche en la matière.

Nuançons toutefois le propos. À long terme, l’engagement au travail a toutefois augmenté de plus de 5 points par rapport à la période pré-pandémique. Preuve d’une certaine prise de conscience. C’est en tout cas ce que rappelle la seconde étude menée auprès de 38 000 travailleurs par ADP Recherche, qui obtient globalement les mêmes chiffres d’engagement (19 %) que Gallup.
Le dilemme du Télétravail
Cette dernière apporte des éléments explicatifs intéressants même s’ils peuvent paraître contradictoires à première vue. Ainsi, le retour progressif et dans de plus large proportion au bureau semble expliquer une partie de la baisse d’engagement des salariés. Comme c’est le cas au Canada, pays où l’engagement a baissé de 3 points selon ADP (19 %).
En 2025, 53 % des Canadiens travaillent constamment au bureau alors qu’ils n’étaient que 46 % l’an dernier (21 % de travail à distance et 25 % en mode hybride, contre respectivement 26 % et 28 % en 2024).
Les répondants qui avaient la latitude de choisir leur lieu de travail quotidien était plus susceptibles d’être pleinement engagés que les travailleurs moins autonomes», indique ainsi le document.
Les experts de ADP Research précisent toutefois que l’enjeu ici est moins le lieu de travail que le niveau de flexibilité, de liberté et d’autonomie dont peuvent profiter les employés.
La force motrice de l’équipe
Par ailleurs, un autre déterminant semble jouer dans l’engagement d’une personne : la qualité de l’équipe
Faire partie d’une équipe n’est pas suffisant. Elle doit être de grande qualité », énonce ainsi le rapport.
La moitié des personnes (55 %) estimant travailler dans ce type d’environnement se déclarent engagés contre… seulement 10 % de ceux qui côtoient une équipe « normale » ! Tout le monde se tire vers le haut. Au Canada, 20 % des répondants louent la qualité de leurs partenaires au travail.

Flexibilité et qualité des collègues : voici en somme les deux leviers d’action de l’engagement à activer en priorité !
