Futur du télétravail : « Aller travailler sera un événement » Reviewed by Philippe Jean Poirier on . 13 juin 2020 À mesure que la pandémie se résorbe et que le déconfinement progresse , les organisations qui ont massivement pivoté vers le télétravail devront dé 13 juin 2020 À mesure que la pandémie se résorbe et que le déconfinement progresse , les organisations qui ont massivement pivoté vers le télétravail devront dé Rating: 0

Futur du télétravail : « Aller travailler sera un événement »

13 juin 2020

À mesure que la pandémie se résorbe et que le déconfinement progresse , les organisations qui ont massivement pivoté vers le télétravail devront décider si elles poursuivent l’expérience du travail à distance ou si elles réintègrent leurs employés sur les lieux de travail.

Alain Gosselin, Distinction Fellow et professeur honoraire à HEC Montréal, trouve la perspective sur le sujet très intéressante.

On ne sera pas dans les extrêmes, dit-il d’abord. On ne sera pas dans un retour au bureau complet, on ne sera pas non plus dans un télétravail total à la maison », a-t-il dit dans un webinaire sur «la gestion à l’ère de la COVID-19» diffusé sur le site l’Ordre des CRHA.

Le professeur de gestion imagine une dynamique où des employés travailleront de la maison deux ou trois jours par semaine et se rendront au travail les autres jours. Toutefois, la présence sur les lieux de travail serait complètement transformée.

Je crois que l’idée de voyager une heure pour se rendre au bureau et travailler dans un cubicule, sur son ordinateur ou son téléphone, les gens ont compris qu’ils pouvaient faire cela de la maison. Quand je me déplacerai au travail, c’est parce qu’il y aura une valeur ajoutée. »

Surtout que la pression sera forte de la part des travailleurs pour rester à la maison, maintenant qu’ils ont goûtés aux avantages du télétravail. Alain Gosselin voit un beau défi pour les organisations.

Ça rend la situation très intéressante pour un gestionnaire, s’enthousiasme-t-il. On comprend que la journée où tout le monde se retrouve au bureau, ça devient un événement. Le gestionnaire devra imaginer ce qu’il va se passer cette journée-là, il devra imaginer un contenu. Je trouve que ça devient extrêmement intéressant d’imaginer que lorsqu’on va se présenter au travail, ça devient un événement. »

La présence sur les lieux physiques pourrait être utilisée par gestionnaire pour organiser des réunions ou des brainstorming, faire des rencontres de suivi sur une base individuelle ou proposer des activités de socialisation sous la forme de 5 à 7 ou des activités de consolidation d’équipe.

Quel «contrat psychologique» pour les travailleurs ?

Ce dernier point mérite qu’on s’y attarde : la consolidation d’équipe. Car si le télétravail compte de nombreux avantages – la diminution du temps de transport, une plus grande liberté dans la gestion de son horaire, une plus grande autonomie et responsabilisation dans l’organisation de ses tâches – ce mode de travail constitue un important défi pour les gestionnaires qui veulent bâtir des équipes de travail mobilisées, tout en développant un sentiment d’appartenance envers leur organisation.

Si les entreprises décident de conserver un mode 100% télétravail, elles devront réfléchir à un nouveau contrat psychologique avec les employés, nous a expliqué Alain Gosselin, lorsque nous l’avons joint pour aborder cette question. S’il y a plus de travail à domicile, ça devient une dynamique très transactionnelle, axée sur les résultats. Comment va-t-on développer le lien d’appartenance aux organisations? C’est une chose à laquelle devront réfléchir les organisations. »

À suivre!

A propos de l'auteur

Philippe Jean Poirier

Philippe Jean Poirier est un journaliste qui se passionne pour les mots, l’écriture, la recherche, la collecte de témoignages, les tendances sociétales et les raisons souterraines qui alimentent l’actualité. Email: pj_poirier@isarta.com

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